Prescriptions en pharmacie : Thomas Mesnier insiste

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Le député LREM de la Charente compte déposer un amendement à la Loi santé autorisant la primo-prescription des pharmaciens pour certains médicaments. Réaction immédiate des syndicats de médecins.

Prescriptions en pharmacie : Thomas Mesnier insiste

La rengaine est connue : l’accès aux soins primaires est encombré, en ville comme a l’hôpital. Thomas Mesnier, le député LREM de la Charente et rapporteur du projet de loi de santé, comme l’ensemble des acteurs gravitant autour du ministère de la Santé, est chargé d’y trouver des solutions, si possible innovantes. Le médecin urgentiste, missionné par Agnès Buzyn sur le Plan d’accès aux soins et sur l’amélioration des soins non-programmés, a jeté un nouveau pavé dans la mare. Il a annoncé son intention de déposer un amendement à la Loi santé en préparation, qui sera soumise aux débats de l’Assemblée nationale à partir du 18 mars prochain. L’amendement autoriserait les pharmaciens à prescrire certains médicaments pour des pathologies bénignes. Ainsi, un patient avec une angine, une cystite ou une conjonctivite pourrait se rendre directement chez son pharmacien, qui lui délivrerait des antibiotiques s’il l’estime nécessaire, par exemple. Le tout, encadré par des protocoles imaginés avec la Haute autorité de santé (HAS), et en garantissant que le médecin traitant du patient soit informé.

Les syndicats au taquet

Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir le syndicat de médecins généralistes MG France. « Dans notre système de soins, le médecin examine son patient, établit le diagnostic et prescrit en fonction des antécédents du patient. Le pharmacien vérifie la prescription et la délivre », rappelle-t-il dans un communiqué. « Qui peut imaginer que le pharmacien va distinguer au simple regard la cystite aiguë de la pyélonéphrite, l'angine bactérienne de la mononucléose ? » Que penser ensuite du choix des médicaments à prescrire ? « Comment fera-t-il pour choisir entre un des nombreux produits "en vente libre" ornant ses rayons et une des molécules dont le prix, les effets indésirables et les risques ont jusque là interdit la délivrance sans ordonnance et la publicité ? », ajoute le syndicat, qui met le doigt à demi-mots sur un risque de conflit d’intérêts. La CSMF, qui a elle aussi réagi rapidement, sonne la même cloche et « appelle les députés à la sagesse ». À moins de trois semaines de l’ouverture des débats et en pleines négociations conventionnelles, l’annonce a un petit parfum de bras de fer politique.

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