Près d'un étudiant en médecine sur cinq pourrait être Covid positif

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L'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) vient de rendre publique une première enquête sur les conditions de stage et d'études des étudiants pendant l'épidémie de Covid19. 

Près d'un étudiant en médecine sur cinq pourrait être Covid positif

Si l’on sait que les étudiants en médecine, aux côtés des internes et des praticiens hospitaliers, ont été particulièrement sollicités pendant l’épidémie de Covid, personne n’a jusqu’à présent quantifié ni qualifié leur implication. C’est maintenant chose faite grâce à l’association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), qui vient de rendre publique son enquête sur les « conditions de stage et d’études pendant la crise Covid19 ». 

Cette enquête, réalisée grâce aux réseaux sociaux, entre le 8 mai et le 1er juin dernier, a permis de recueillir quelque 10 607 réponses complètes. Selon l’Anemf, « environ 23 % de la population cible a répondu à l’enquête ». Cette enquête se réfère à la période du 1er mars au 1er mai. Sur le panel des répondants, un peu moins de la moitié (44,29%) se sont déclarés mobilisés. Et les étudiants de DFASM3 (53,53%) ont été les plus mobilisés, tandis que les étudiants de DFASM2 ont été les moins mobilisés. Pour les étudiants réalisant des stages, la moitié d’entre eux ont vu leur stage annulé. 

Quelles sont les principales actions engagées de manière volontaire par les étudiants ? De manière quantifiée, la régulation du Samu a attiré le plus d’étudiants (31%). De manière générale, « parmi l’ensemble des étudiants volontaires, seuls 31,76% affirment avoir perçu une rétribution financière de leurs missions »

Parmi les 1566 étudiants ayant réalisé des vacations (soit 15,70%), la majorité d’entre eux a occupé des fonctions d’aide-soignants. Le CHU a été privilégié par les répondants « mais on constate une activité non négligeable dans les établissements médico-sociaux ainsi que les hôpitaux de périphérie ». 

Les étudiants en santé ont-ils été mieux protégés que les soignants ? Pas vraiment : 

"58,96% des étudiants estiment avoir vécu une fréquence de remplacement des masques insuffisante ;

37,56% des étudiants estiment avoir vécu une fréquence de remplacement des blouses ou surblouses insuffisante ;

Seuls 27,42% des étudiants considèrent qu’aucune situation de manque de matériel de protection ne s’est fait sentir durant leur période de mobilisation."

En terme de dépistage, les étudiants en médecine n’ont pas non plus été mieux lotis : « Seuls 7,04% des répondants ont été dépistés au COVID-19. 1,53% des répondants ont été dépistés positifs et 5,51% négatifs ». En extrapolant, l’Anemf établit que 21,75% pourraient être covid19 positifs. 

La continuité pédagogique était-elle au rendez-vous pendant cette période ? Pas pour tout le monde. Ainsi, plus d’un étudiant sur quatre considère ne pas avoir eu accès à l’ensemble des supports de cours nécessaires à sa bonne préparation : « Les étudiants retiennent prioritairement la non mise à disposition des cours par les enseignants ainsi que les référentiels des différents collèges de spécialité. En effet, 63,29% des étudiants en DFASM3 insatisfaits évoquent cette dernière raison. De la même façon, 72,03% des étudiants en DFGSM2 et 71,59% des étudiants en DFGSM3 attribuent leur insatisfaction à l’absence de mise à disposition des cours par les équipes enseignants sur les plateformes numériques ». Aussi plus de 80% des étudiants considèrent que leur rythme de révision a baissé durant les deux derniers mois. 

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