Pour le linge sale, voyez avec l’interne !

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Nathanael Sebbah, interne et startuppeur en... conciergerie

Pour le linge sale, voyez avec l’interne !

Nathanael Sebbah s’occupe de la santé de ses patients, mais aussi de la satisfaction de ses clients. En parallèle de son internat de médecine gé, il a monté une startup de conciergerie pour les locations Airbnb. Son bilan : beaucoup de travail, mais aussi de grandes satisfactions et plein d’idées pour son futur cabinet !

Entre un coup de fil à la société de blanchisserie et un tour aux prud’hommes, Nathanael travaille tant bien que mal à sa thèse. Il est en quatrième année de Desc de médecine vasculaire, mais ne consacre que 70 % de son temps à son cursus. Le reste, il le dédie à son entreprise : BnBStill. Montée il y a trois ans avec un autre interne et un dentiste, cette startup est aujourd’hui bien placée sur le marché des conciergeries, ces boîtes qui aident les loueurs Airbnb à gérer la remise des clés, le ménage...

Tout a commencé entre la D4 et l’internat, avec la location de son studio pendant les vacances. Airbnb prenait son essor, et comme beaucoup, il voyait là un moyen de gagner un peu d’argent de poche. Il a par la suite continué à louer occasionnellement son appartement ainsi celui de ses parents.

Sauf que toute l’organisation autour de la location était assez chronophage. Il a compris qu’il y avait une opportunité à saisir, et a proposé à deux amis de monter une boîte sur ce créneau. Le projet a mûri quelques mois, et quand les trois acolytes ont vu une première société de conciergerie apparaître, ils ont sauté le pas pour ne pas se laisser distancier.

« On a tout appris sur le tas »

Chacun a investi environ 3000 euros, et ils ont monté la structure sur leur temps libre. « J’avais participé à l’achat et à la vente d’appartements de mes parents, et j’ai aidé mon père, qui est généraliste, dans la gestion de son cabinet dès mes 20 ans », explique Nathanael. « Mais sinon, on a tout appris sur le tas ! » Les trois associés ont recruté une secrétaire pour répondre au téléphone, et petit à petit, les clients ont commencé à arriver.

Nathanael le reconnaît, la double vie est dure à gérer au quotidien. « Heureusement que mes premiers stages d’internat étaient assez cool, parce que je travaillais énormément pour la boîte », se souvient-il. « J’arrivais parfois en retard à l’hôpital, ou je m’absentais une journée pour des rendez-vous professionnels : des remises de clés, un entretien d’embauche… »

Les chefs de service et les seniors étaient compréhensifs, voire impressionnés de le voir monter une startup, et voyaient bien qu’il s’impliquait par ailleurs beaucoup dans son rôle d’interne. « Des médecins me demandent des conseils sur la location de leur appartement, et certains deviennent même des clients », s’amuse le jeune homme. Mais il lui est aussi arrivé d’avoir des remarques, notamment de la part de l’équipe paramédicale.

Même pas peur !

Pour lui, les études de médecine ne préparent pas du tout à l’exercice libéral. Les rares cours qu’il a eus à la fac étaient trop théoriques. « Autour de moi, à l’hôpital, les internes et même les médecins ne connaissent vraiment pas grand-chose aux charges, à la compta », remarque-t-il. « Les internes veulent de plus en plus travailler à l’hôpital ou en tout cas être salariés ; ça leur fait peur de devoir gérer un cabinet. Les contraintes du libéral, de l’accès handicapé à la Rosp en passant par les nouvelles recommandations, tout ça les effraie. »

Et lui ? Même pas peur ! Il se voit déjà passer quatre jours par semaine dans son futur cabinet, et un jour dans son entreprise. « Le libéral c’est la liberté d’organiser son emploi du temps comme on veut ! »

Source:

Sarah Balfagon

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