Plus de médecins les soirs et les week-ends dans les Bouches-du-Rhône, à partir du 22 décembre, pour protester contre les nouveaux tarifs

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Environ 50 centres médicaux à horaires élargis (CHE) des Bouches-du-Rhône et du Var vont temporairement fermer leurs portes du 23 décembre au 2 janvier. En cause, la baisse des tarifs dans la nouvelle convention entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie qui menace leur survie économique. 

Plus de médecins les soirs et les week-ends dans les Bouches-du-Rhône, à partir du 22 décembre, pour protester contre les nouveaux tarifs

© Midjourney x What's up Doc

Ces centres médicaux à horaires élargis (CHE) fonctionnent tous les jours entre 9 heures et 22 heures, y compris les week-ends et jours fériés. Très présents dans la région de Marseille, ils jouent un rôle essentiel en offrant une alternative aux services d’urgence ou à la régulation par le 15. 

« Dans les Bouches-du-Rhône [45 centres], ces structures prennent en charge chaque jour 6 000 patients en consultations non programmées, dont près d’un quart pendant les horaires de nuit et les week-ends », souligne le Dr Jérémy Chaumoitre.

Les consultations sans rendez-vous sont actuellement majorées de 35 euros après 20h et de 19,06 euros les dimanches et jours fériés. 

Avec l’application de la nouvelle convention à compter du 22 décembre, la majoration ne sera plus que de 5 euros (soirs, dimanches et jours fériés compris) par rapport à une consultation de base en semaine à 30 euros. 

« Nous ne tiendrons pas en 2025 au niveau du budget »

Dr Aurore Baudoin-Haloch

« Sans ces majorations, nous ne nous tiendrons pas en 2025 au niveau du budget car nos centres coûtent beaucoup plus chers à faire fonctionner que les cabinets classiques », alerte le Dr Aurore Baudoin-Haloche.

Les CHE sont notamment équipés de petits plateaux techniques qui permettent de faire les premiers gestes d’urgence, ce qui représente des frais supplémentaires. 

Face à ce danger imminent, les différents responsables de ces centres tentent depuis juin d’alerter les élus et les autorités sanitaires. 

« Nous n’avons eu aucune nouvelle de l’Assurance Maladie, ni de l’ARS, malgré plusieurs menaces de fermeture et le risque de faire déborder les services d’urgence de la région », déplore le Dr Antoine Juhel.

« A ce stade, nous n’avons pas d’autre choix que de fermer temporairement à la fin d'année, y compris en journée, pour tenter une dernière fois d’alerter sur la gravité de la situation », complète le Dr Aurore Baudoin-Haloche.

L’Assurance Maladie annonce vouloir « tout remettre à plat et réguler progressivement »

Si aucune mesure n’est prise rapidement par l’Assurance Maladie, plusieurs CHE annoncent d’ores et déjà qu’ils cesseront leur activité en 2025 après 20 heures et les week-ends. « Nous resterons toutefois ouverts le samedi après-midi mais avec des dépassements d’honoraires exceptionnels », explique le Dr Antoine Juhel à la tête de plusieurs centres sur la Côte Bleue. 

Le Dr Aurore Baudoin-Haloche, qui gère un centre dans le VIIe arrondissement de Marseille, espère toutefois rester ouverte encore six mois en 2025 les soirs et week-ends, sous réserve qu’elle puisse mettre en place des dépassements d’honoraires. 

Interrogée par What’s Up Doc, l’Assurance Maladie assure que les nouveaux tarifs permettront de « tout remettre à plat et de réguler progressivement » tous les soins non programmés le soir et les week-ends.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/dans-les-bouches-du-rhone-300-medecins-menacent-de-ne-plus-travailler-les-soirs-et-week

Mais ce changement ne se fera pas de manière « brutale ». « Il n’y aura pas de contrôles et de fermetures du jour au lendemain », même s’il y a « parfois eu des abus de facturation et de majoration », conclut la Cnam. 

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