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Depuis ce lundi 1er avril, la procréation médicalement assistée (PMA) entre dans une nouvelle ère en France. L’anonymat des dons de spermatozoïdes et d’ovocytes prend fin, conformément à la loi de bioéthique de 2021. Désormais, toute personne conçue grâce à un don pourra, à sa majorité, demander des informations sur son donneur.
« Cette réforme est une étape cruciale pour respecter les droits des individus et assurer une meilleure prise en charge des demandes d'assistance médicale à la procréation », déclarent Catherine Vautrin et Yannick Neuder, dans un communiqué.
Un afflux de dons, mais encore insuffisant
Depuis l’adoption de la loi, les donneurs se sont mobilisés. En 2024, le nombre de candidats au don de spermatozoïdes a augmenté, permettant de constituer un stock de plus de 100 000 paillettes depuis 2022. Mais ce n’est pas encore suffisant : « Plus de 10 600 femmes étaient en attente d’une PMA avec don de spermatozoïdes fin 2024, contre 7 600 un an plus tôt », apprends-t-on dans le communiqué.
L’Agence de la biomédecine observe aussi une hausse de la demande d’ovocytes. Fin 2024, 2 770 femmes et couples étaient sur liste d’attente pour un don, contre 2 430 en 2023. Pourtant, le nombre de donneuses reste stable, autour de 900 par an.
Un accès aux origines encadré
Pour les personnes déjà nées d’un don anonyme, une commission a été mise en place pour interroger les anciens donneurs et recueillir leur consentement à la transmission de leurs informations. Depuis septembre 2022, 701 demandes recevables ont été enregistrées. Dans un cas sur deux, l’identité du donneur a pu être retrouvée.
Reste à voir si ces changements inciteront davantage de personnes à faire don de leurs gamètes. Pour l’instant, la liste d’attente s’allonge, et les délais de prise en charge dépassent parfois 17 mois. L’Agence de la biomédecine appelle donc à une mobilisation continue pour garantir un accès équitable à la PMA.