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Les 4 800 médecins radiologues libéraux sont appelés à fermer leurs cabinets par la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR), leur unique syndicat représentatif.
En cause : des baisses de prix des actes remboursables intervenues mi-octobre, imposées après l’échec de négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie, et une mesure du projet de budget de la Sécurité sociale qui ouvre la voie à de nouvelles économies.
L’Assurance maladie vise 300 millions d’euros d’économies sur le secteur d’ici 2027, pour « ralentir » la hausse des dépenses sinon attendue à 1 milliard (vieillissement de la population, inflation…).
Radiologues en colère
Selon la FNMR, ces coupes mettent en difficulté les radiologues et pourraient les conduire à limiter leurs horaires d’ouverture ou à fermer des cabinets en zones rurales ou périurbaines.
« Aujourd’hui, la mobilisation est très forte, avec une diagonale remarquable : 100 % des praticiens sont en grève en Alsace, Côte-d’Or, Creuse, Haute-Vienne, Dordogne ou Gironde », mais aussi dans d’autres départements comme « le Var, le Finistère ou la Seine-Maritime », assure à l’AFP Jean-Philippe Masson, président de la FNMR.
Dans « une majorité de territoires », le taux de grévistes s’échelonne entre « 50 et 70 % » et il est, « comme toujours », plus faible en région parisienne (30 %), a-t-il précisé.
Comme Jean-Philippe Masson, une partie des grévistes sont réquisitionnés par les autorités. Cela concerne « une majorité » des 130 cabinets rattachés à des cliniques gérant des services d’urgences.
Un amendement qui passe mal
Après les débats à l’Assemblée nationale ce week-end sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, « la situation est encore pire », suite au vote d’un amendement écologiste « qui augmente encore » de 100 millions d’euros les économies à réaliser dans certains secteurs rentables (radiologie, biologie, radiothérapie, médecine nucléaire, dialyse…), a déploré Jean-Philippe Masson.
Mais pour Thomas Fatôme, directeur de l’Assurance maladie, ces baisses tarifaires « ne vont pas remettre en cause la viabilité de la radiologie ».
Selon un rapport de juillet de l’Inspection générale des Affaires sociales, les radiologues libéraux « ont une rémunération presque double de celle de la moyenne des médecins libéraux et plus élevée de 38 % par rapport à la moyenne des spécialistes ». Ils sont ainsi « les médecins les mieux payés », à l’exclusion des médecins nucléaires et radiothérapeutes, aux effectifs « nettement moindres ».
Avec AFP