Ordoclic, MedicEasy, Companion Sheep

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Depuis avril 2016, What’s up Doc suit quatre jeunes médecins sur la route du développement d’applis e-santé. Deux ans plus tard, l’heure du bilan a sonné. Sur les trois projets initiaux, on compte aujourd’hui une start-up de quinze personnes, une appli qui se cherche encore et une idée remise aux calendes grecques.

Ordoclic, MedicEasy, Companion Sheep

Guillaume : Dans la cour des grands

 

Guillaume, généraliste nordiste, a mis sur pied un projet de dématérialisation de la prescription baptisé Ordoclic, qui permet au médecin de mettre ses ordonnances à la disposition du pharmacien sur un serveur agréé pour héberger des données de santé. De son côté, le patient peut consulter un exemplaire sur son smartphone.

 

Aujourd’hui, après un bêta-test qui, selon Guillaume, a permis « d’identifier pas mal d’optimisations » côté utilisateur, notre jeune médecin s’apprête à lancer sa version pilote. Au moment où nous mettons sous presse, la mise en service est prévue pour le deuxième trimestre 2018. Le projet a vraiment pris de l’ampleur : les deux associés du généraliste travaillent maintenant exclusivement sur l’appli, et l’équipe compte désormais quinze personnes, dont une dizaine de salariés à temps plein.

 

Mais surtout, Guillaume se rend compte que son idée est véritablement dans l’air du temps. Il ne lui a pas échappé que la « dématérialisation de l’intégralité des prescriptions » à l’horizon 2022 figurait en bonne place dans la stratégie de transformation du système de santé annoncée par le Premier ministre en février dernier. « On commence à voir que d’autres start-up, mais aussi de gros éditeurs, s’intéressent à ce que nous faisons », raconte le Nordiste. « C’est de la concurrence, bien sûr, mais c’est stimulant et nous savons que nous avons un peu d’avance. » 

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Amir et romain : Le champ des possibles est ouvert

 

Amir et Romain sont quant à eux en train de finir leur internat tout en mettant au point, avec un associé développeur, une appli nommée MedicEasy. Cette solution entend aider patients et médecins à préparer les consultations : l’utilisateur entre sur son smartphone ses constantes et ses symptômes, il répond à des auto-questionnaires, et il fournit au praticien une synthèse de ces informations avant de se rendre à un rendez-vous médical.

 

Après un bêta-test auprès de proches, le prototype est désormais prêt. « C’est quelque chose dont nous sommes assez fiers », déclare Romain, qui ne nie pourtant pas que les trois associés sont en plein questionnement existentiel. « Notre force, c’est d’être très généralistes : notre appli peut s’appliquer à n’importe quelle pathologie », détaille Romain. « Mais on risque aussi de perdre l’utilisateur avec la liste de tous les symptômes ou questionnaires auxquels il a accès. »

 

Résultat : MedicEasy s’oriente actuellement vers la personnalisation de l’expérience utilisateur, ce qui implique notamment l’utilisation d’algorithmes. « Bien sûr, cela repousse encore les échéances », sourit Romain. « Mais il nous faut bien admettre que nous ne sommes pas vraiment dans l’esprit start-up : nous sommes avant tout des internes et n’avons pas l’intention de mettre nos carrières entre parenthèses. » Derrière ce pragmatisme, il y a une conviction : MedicEasy répond à un besoin, et l’appli finira par trouver son public.

 

Henri : Requiem pour companion sheep

 

Henri, gastroentérologue universitaire, développait pour sa part un outil de compagnonnage numérique à destination des étudiants et des internes. Baptisé Companion Sheep, celui-ci devait plonger l’utilisateur dans les conditions réelles de la vie hospitalière, sonnant à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit pour présenter à son heureux propriétaire des cas cliniques.

 

Hélas, Henri a dû se rendre à l’évidence : les journées n’ont que 24 heures et les semaines que 7 jours. Trop peu pour quelqu’un qui veut mener de front une carrière universitaire, une vie de père de famille, un projet d’appli et des ambitions littéraires (cherchez donc « Henri Duboc » sur Amazon !). « L’appli, on verra ça plus tard », se résigne-t-il. On lui souhaite bon vent pour ses autres projets !

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