Observatoire des risques médicaux : 31 % des accidents sont fautifs

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Observatoire des risques médicaux : 31 % des accidents sont fautifs

L’Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) vient de publier le rapport annuel de l’Observatoire des risques médicaux (ORM). Ce document met en lumière le nombre et le coût des erreurs commises dans les établissements de santé. La rédaction a rencontré Erik Rance, directeur de l’Oniam.


What's up Doc. Quels sont les chiffres importants à retenir dans ce rapport ? 

Erik Rance. L’Observatoire des risques médicaux recense les accidents médicaux s’élevant à plus de 15 000 euros. Nous avons constaté que 31 % de ces accidents étaient fautifs, contre 25 % de non fautifs et 17 % d’accidents dus à des infections nosocomiales. Les pourcentages restants peuvent être attribués pêle-mêle au effets médicamenteux, et aux défauts d’informations ou d’organisation. Pour les médecins, les chiffres qui me semblent importants sont notamment les 61,5 % d’accidents survenus en chirurgie et les 5 % en obstétrique.

WUD. On constate que les résultats sont plutôt stables comparés à l’an passé. Ne faudrait-il pas plutôt que ces chiffres baissent ? 

ER. Oui c’est vrai, il faudrait. Cela dit, il faut prendre en compte une réelle augmentation des réclamations. Il est très probable que cette augmentation couvre une diminution de la totalité des accidents, y compris ceux qui n’étaient pas répertoriés car ne faisant pas l’objet de plainte.

WUD. Comment pourrait-on faire diminuer le nombre d’accidents dans les établissements de santé ? 

ER. La vocation de l'ORM est de donner une image de sinistralité. Notre vocation est de faire le constat de ces accidents. Nous encourageons en revanche les autorités sanitaires à s’approprier nos données et à s’en servir pour développer des dispositifs de gestion du risque, de formation etc. A l’ORM, nous avons néanmoins la volonté d’affiner les choses par discipline. Cela pourrait servir à donner des indications aux autorités de prévention sur les axes prioritaires. Mais cette démarche ne devrait porter ses fruits que dans deux ou trois ans, le temps que les systèmes d’information se modifient et que cette modification du recueil de l’information se mette en place. Je crois que ce qui est important c’est que l’on produise de la matière qui puisse servir aux médecins.

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Propos recueillis par Johana Hallmann

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