« Nous les anapath’, nous voulons être la première spécialité à réfléchir sur l’empreinte carbone de notre transition numérique »

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Cyprien Tilmant, anapath’, est à l’initiative de TEAP, Transition Ecologique en AnatomoPathologie, avec plusieurs autres confrères. Ce collectif, inauguré lors du congrès national Carrefour pathologie en novembre 2022, a pour but d’évaluer pour ensuite diminuer l’impact écologique des pratiques en anatomopathologie.

« Nous les anapath’, nous voulons être la première spécialité à réfléchir sur l’empreinte carbone de notre transition numérique »

© IStock 

Ils sont une cinquantaine de médecins : pathologistes, biologistes qui ont décidé d’agir contre la pollution qu’engendre la transition numérique dans la spécialité anatomopathologie, encore à ses balbutiements. Il est donc essentiel de quantifier cette pollution, avant de pouvoir mettre en place des mesures concrètes.  

« Nous avons commencé à nous poser des questions. Peu de choses ont été faites jusqu’ici, en fait aucun projet d’évaluation concret. Notre but est de diminuer l’empreinte carbone dans cette spécialité et d’atteindre la neutralité carbone », explique Cyprien Tilmant.

« Le plus difficile est d’évaluer où nous nous situons en termes de compromis entre l’empreinte carbone et le bénéfice pour le patient. C’est dans cette optique que nous avons décidé de traiter le thème du numérique dans l’anatomopathologie. C’une priorité car la spécialité est en pleine transition, et nous sommes nombreu. » explique Yoan Ditchi, pathologiste et membre du collectif.

« Sans oublier de se pencher sur l’empreinte carbone du développement des algorithmes d’intelligence artificielle »

« D’autant plus que cette transition numérique se fait à vide, on ne remplace pas quelque chose par quelque chose d’autre. Il faut anticiper la pollution et réfléchir avant de prendre trop de décisions. »

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Pour l’instant le collectif a mis en place dans les laboratoires des questionnaires qui permettent d’évaluer la consommation engendrée par « le stockage de données, s’il est en continu ou pas ? Pendant combien de temps les scanners sont-ils utilisés ? S’ils tournent 1 heure, 2 heures, 24h/24h ? » explique Yoan Ditchi. « Il faut aussi discuter avec les industriels sur les composés des scanners, leur durée de vie. Construire des machines avec une meilleure durée de vie afin de faire des achats écoresponsables, mettre en place des ensembles de bonnes pratiques » renchérit Cyprien. « Sans oublier de se pencher sur l’empreinte carbone du développement des algorithmes d’intelligence artificielle qui sont très énergivores en conseillant les équipes de recherche. »

Leur objectif à plus long terme ? Montrer aux autres spécialités que c’est possible d’agir sur son empreinte en s’unissant.

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