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« C’est à regret que je me retire », a annoncé vendredi à l’AFP Samuel Estève, qui devait assurer sa défense aux côtés de Lee Takhedmit et Randall Schwerdorffer.
En cause, l’aide juridictionnelle versée par l’État aux justiciables n’ayant pas les moyens de financer leurs frais de justice, qui s’élève à 35 000 euros pour les trois avocats du médecin.
Une somme « totalement ridicule » pour un procès qui doit durer trois mois et demi, estime Samuel Estève. « Dans les conditions actuelles, je travaille à perte ».
Alors « la défense a décidé que c’était moi qui me déportais, dans la mesure où j’étais le dernier arrivé », les deux autres avocats ayant travaillé sur la phase d’instruction du dossier, a-t-il expliqué.
« D’autant que c’est un dossier qui peut générer une erreur colossale. Nous sommes parfaitement convaincus, tous les trois, de l’innocence du Dr Péchier », a-t-il ajouté.
Un régime spécial pour un procès hors-normes
« Et ce qui est choquant, c’est le rapport entre ce que toucheront les avocats de la défense et ce que toucheront certains avocats de parties civiles », dont il estime l’enveloppe totale à plus de 2 millions d’euros.
Quelque 100 personnes, essentiellement des proches des 30 victimes, sont constituées parties civiles dans ce procès.
Les avocats de la défense ont demandé un régime spécial comme celui qui a prévalu pour un autre procès hors-normes, celui des attentats du 13 novembre 2015, sans succès.
La seule échappatoire aurait été de faire en sorte que les avocats des parties civiles consentent à rééquilibrer les dotations en faveur de ceux de la défense, ce qu’ils ont refusé, selon Samuel Estève.
Frédéric Péchier, 53 ans, travaillait comme médecin anesthésiste dans des cliniques privées de Besançon. Il est accusé d’avoir, pendant plus de dix ans, volontairement empoisonné 30 patients âgés de 4 à 89 ans, entraînant la mort de 12 d’entre eux.
Il clame son innocence, et ses avocats au procès plaideront l’acquittement.
Avec AFP
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