Noel en thérapie familiale"

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« La famille est notre propre antimatière. Elle est le vide dont on vient et auquel on retourne quand on meurt. Plus on y est replongé, plus on s’enfonce dans le vide. » Tobey Maguire dans The Ice Storm.

Noel en thérapie familiale"

LE PÈRE LA MORALE

THE ICE STORM DE ANG LEE (1997)

1973, l’Amérique vacille sur ses certitudes comme

Kevin Kline sur le waterbed de sa maîtresse : son président vit peut-être ses dernières heures, la libération sexuelle contamine jusqu’aux plus chics banlieues bourgeoises…

C’est une révolution – grossièrement symbolisée par l’événement – titre, qui va frapper de plein fouet une famille ordinaire en cette semaine de Thanksgiving. La morale de ce film austère est rance : quelqu’un devra payer le prix de cette tentative maladroite de s’affranchir du conservatisme d’une société en perte de repères.

Shame on them !

 

Aussi froid que la glace…

 

L’ENFANT SYMPTOME

RACHEL SE MARIE DE JONATHAN DEMME (2008)

Ce film un peu longuet, interrompu par des discours et des moments musicaux souvent indigestes, mérite quand même le détour pour l’intelligence et la sensibilité de son scénario. Anne Hathaway, touchante, y incarne une junkie qui tente de trouver sa place dans sa famille tout en se sachant condamnée à conserver le rôle qui lui est assigné. La maladie addictive comme symptôme de la maladie familiale.

 

Une bonne intro aux thérapies systémiques !

LE GAMIN TURBULENT

8 FEMMES DE FRANÇOIS OZON (2002)

Ozon est l’enfant terrible du cinéma français. Recevant un si beau cadeau avec cet écrin d’actrices sublimes, ces décors raffinés, ce théâtre filmé qui met insidieusement à jour un secret de famille horrible (Festen n’a qu’à bien se tenir !)… il était à craindre qu’il se vautre dans les grandes largeurs ! Il n’en est rien, et même après plusieurs années ce film reste l’un de ses meilleurs !

 

Une patisserie délicieusement empoisonnée…

LE TYRAN DOMESTIQUE

FESTEN DE THOMAS VINTERBERG (1998)

Huis clos familial sordide… Pas besoin d’en écrire plus, il faut voir et revoir ce film implacable, étouffant, reçu comme un coup de poing, jusqu’à la nausée.

Un film comme un élixir de vérité pour ne pas oublier que la famille est aussi le terreau de la barbarie, de la violence animale qui prospère en l’absence de limites.

 

Un film inoubliable

 

LA PETITE FILLE MODELE

LA BÛCHE DE DANIÈLE THOMPSON (1999)

Une comédie de Noël réussie repose, tout comme la bûche, sur une recette qui doit être appliquée à la lettre.

Aux fourneaux, la meilleure scénariste française qui passe pour la première fois à la réalisation. C’est sans fausse note ! Les acteurs sont géniaux (mention spéciale à

Claude Rich) et les dialogues truculents. L’histoire de cette famille russe échouant inexorablement dans sa capacité à s’offrir une stabilité sentimentale ne manque pas de profondeur ni d’élégance.

 

Un sans-faute !

LE FILS PRODIGUE

UN CONTE DE NOËL D’ARNAUD DESPLECHIN (2008)

Il était une fois… une famille qui se construit sur la maladie puis sur les cendres du fils aîné, mort de n’avoir pu être sauvé par ses frères ; un jeune homme qui « donne » la femme dont il est éperdument amoureux à son cousin afin de le sauver de la folie et du suicide ; une femme dont la mélancolie haineuse envers son frère conduira à la mise au ban de ce dernier et à l’entrée dans la psychose de son propre fils.

Que se passe-t-il quand toute la famille se voit obligée d’être réunie à Noël autour de la mère qui, comme son premier fils auparavant, développe une anémie réfractaire dont le faible espoir de guérison repose sur la compatibilité d’un des membres pour un don de moelle osseuse ?

Réponse dans ce film grandiose, barré, baroque, maîtrisé de bout en bout, aussi cruel qu’humain, traversé d’enjeux familiaux souterrains (l’influence des fantômes et des innovations thérapeutiques sur les destinées familiales).

 

Coup de cœur !

 

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