Négos conventionnelles : les syndicats de jeunes recus demain par la ministre

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Dans la gueule du loup ?

Négos conventionnelles : les syndicats de jeunes recus demain par la ministre

Les organisations de jeunes médecins réclament depuis des semaines d’être davantage impliqués dans les négos conventionnelles en cours. Marisol Touraine va les recevoir demain à ce sujet. Le Dr Jacques-Olivier Dauberton, président de ReAGJIR, nous explique les enjeux de cette entrevue.

 

What’s up Doc. Vous serez reçus demain par la ministre avec d’autres organisations de jeunes médecins, d’internes et d’étudiants en médecine. Pourquoi ?

Jacques-Olivier Dauberton. En mars dernier, les organisations de jeunes ont publié un communiqué demandant à ce que nous soyons intégrés aux négociations conventionnelles. A la suite de ce communiqué, la ministre nous a donné ce rendez-vous, qui arrive à un moment charnière, car la dernière séance de la phase des négociations consacrée aux propositions aura justement lieu demain.

WUD. Qu’espérez-vous de ce rendez-vous ?

JOD. Jusqu’ici, les négociations ont apporté peu d’avancées sur la place des jeunes. Et on constate que la plupart des propositions ne vont pas dans le sens que nous souhaiterions. C’est pour ça que nous voulons peser sur les négos en montant une plateforme commune avec l’ISNI, l’ISNAR-IMG, l’ANEMF, l’ISNCCA, et le SNJMG.

WUD. Que répondez-vous à ceux qui disent que les structures de jeunes n’ont pas leur place aux négociations conventionnelles, d’une part parce que leurs membres ne sont pas conventionnés, et d’autre part parce qu’une grande partie d’entre eux ne le seront jamais ?

JOD. Effectivement, les syndicats seniors ont tendance à séparer exercice libéral et salarié. Mais les médecins vont de plus en plus vers l’exercice mixte, et il est important de faciliter ce lien. D’où la place que nous revendiquons.

WUD. Quels sont les sujets que vous souhaiteriez voir mieux traités si vous parvenez à peser sur les négociations ?

JOD. L’installation doit être une véritable priorité, avec la création d’un vrai guichet unique où seraient réunies toutes les institutions qui peuvent aider le jeune médecin. D’autre part, des mesures telles que le PTMG [Praticien territorial de médecine générale, ndlr] vont dans le bon sens, mais il faudrait les amplifier. Et pourquoi ne pas étendre la ROSP [Rémunération sur objectifs de santé publique, ndlr] aux remplaçants, qui ne sont certes pas conventionnés mais qui occupent une place importante dans le système ?

WUD. Vous êtes donc pour une augmentation de la part forfaitaire de la rémunération ?

JOD. Oui. Si les syndicats séniors signent pour une augmentation du C, on perdra automatiquement sur la part forfaitaire. Alors qu’il faudrait au contraire remettre tous les forfaits que l’on reçoit à plat pour les adapter à l’exercice médical actuel. Il faut prendre le temps et sortir des postures syndicales.

WUD. Quels sont vos espoirs de voir les mesures que vous appelez de vos vœux mises en place ?

JOD. Le problème, c’est qu’on ne connaît pas la position de tous les syndicats seniors sur le sujet. En tout cas, nous pensons que ce qui ne passera pas par la convention devra peut-être être envisagé par le biais du PLFSS [Projet de loi de financement del la sécurité sociale, ndlr].

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Propos recueillis par Adrien Renaud

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