MyCharlotte, l'appli pour combattre les effets secondaires des traitements anti-cancers

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Avec l'aide d'une équipe de médecins, de kinés, mais surtout de son mari, Grégoire, Charlotte Mahr, qui a vaincu deux cancers du sein, a tenu à partager son expérience des bienfaits des soins non conventionnels pour combattre les effets secondaires des traitements. Dans une appli, joliment baptisée myCharlotte. 

MyCharlotte, l'appli pour combattre les effets secondaires des traitements anti-cancers

« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends », avait l’habitude de répéter Nelson Mandela. Une leçon que Charlotte Mahr aurait pu faire sienne, depuis que, à l’âge de 28 ans, elle fut une première fois touchée par un cancer du sein. « Nous étions en 2008, je rencontrai Grégoire, mon époux, et je travaillais dans le market pour des marques hôtelières. Au bout de la 4e chimio, j’étais réellement fatiguée mais j’ai décidé de continuer à travailler. Puis j’ai rejoint Grégoire qui est parti travailler en Afrique de l’Est, au Kenya, où il avait trouvé un poste. Je n’avais plus de libido, j’avais pris du poids, j’ai traversé un état dépressif. » Après cette première expatriation en Afrique, Charlotte s’envole pour Macao, et reprend du service dans l’hôtellerie. Son compagnon la rejoint. Les symptômes dépressifs, dus aux traitements, persistent, ce qui ne l’empêche pas, en 2010, de revenir en Europe, à Vienne, pour repartir ensuite à Pékin, de 2013 à 2014. Avec Grégoire, l’envie de fonder une famille se fait de plus en plus pressante, mais l’heureux événement tarde à venir.

Rechute

Charlotte se soumet donc à une nouvelle batterie de tests médicaux et fin 2014, une terrible nouvelle s’abat sur le couple : Charlotte fait une rechute. Mais, plutôt que de baisser les bras et de s’avouer vaincue, Charlotte apprend de sa maladie. « Soit je gagne soit j’apprends ». De son premier cancer, elle avait appris que les effets secondaires sont aussi lourds à gérer que la pathologie. Ainsi, pour lutter contre la fonte musculaire, mais aussi la dépression, elle découvre le PilateS et apprend le Yoga. Et là, elle gagne : sa chimiothérapie prend fin en juillet 2015 et elle n'a pas eu à subir le poids des effets secondaires.
Dans le même temps, elle apprend son nouveau métier, qu’elle pratique maintenant depuis trois ans : prof de Pilates. Avec des patients. Mais pas que. S’est ensuite posé, au couple, une question : comment transmettre cette expérience, le bienfait que lui ont procuré, pendant ses soins, ses cours de yoga et de Pilates? La réponse est toute trouvée : créer une application. Sauf que, ni Grégoire ni Charlotte ne savent coder.

Apprendre à coder

Qu’à cela ne tienne : Grégoire met entre parenthèse son job de consultant et apprend à coder, Une première version bêta de Mycharlotte voit le jour en avril 2019. Hormis Grégoire, Mycharlotte a été couvé par les services de l’AP-HP (hôpital Henri Mondor, HEGP…), mais aussi par l’AP-HM..  "L'idée, c'est qu'une infirmière d’annonce propose l’application", explique Grégoire. « Nous avons aussi travaillé avec l’hôpital américain, et un regroupement de médecins libéraux à Toulouse, l'institut du sein », détaille Grégoire. L’aide de la cancérologue Arlette Pommeyrol a été déterminante. « Mycharlotte doit rentrer dans le parcours de soins », pense le couple. Qui, d’ailleurs, entame des démarches pour que leur application puisse être prise en charge par l’assurance maladie, dans le cadre des expérimentations que permet l’article 51 de la LFSS 2018. Pour l’heure, les patientes qui souhaiteront s’équiper de Mycharlotte devront s’acquitter d’un abonnement à 10 euros/mois.

Mais comment se présente donc cette appli ? Mycharlotte propose une série d’exercice de relaxation et de Pilates, sous forme de vidéos ou de podcasts, destinés à combattre les effets secondaires des traitements. « Calmer l’angoisse », « trouver son refuge », « réconciliation dans le cœur », tels sont les intitulés des soins non conventionnels que proposent Mycharlotte. Parallèlement, la patiente met à jour dans l’appli son journal des effets secondaires, qui concernent aussi bien la fatigue du jour, que les aigreurs d’estomac ou encore la libido. L’application tout juste en ligne, le couple de globe-trotters a bien l’intention de faire connaitre MyCharlotte dans toute la France : « Nous allons faire le tour de tous les CHU pour proposer l’application aux patientes. » MyCharlotte devrait être disponible dans les apple store et les google store dans les prochaines semaines. En attendant la web-application s'installe très facilement sur tous supports. Pour gagner contre la maladie, et ne plus jamais perdre.
 
 

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