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Le CNOM a fait part de sa « profonde stupéfaction » après le meurtre du Dr Jean-Michel Gal, adressant son « soutien entier à la famille, aux proches, aux confrères du praticien, ainsi qu’à l’ensemble des médecins victimes de violences ».
L’institution a souligné que « les agressions visant les médecins sont en constante augmentation » et qu’elles touchent « tous les modes d’exercice, toutes les spécialités et tous les territoires », y compris en outre-mer.
L’Ordre a rappelé aussi la fragilité particulière du contexte local : « Dans un territoire confronté à une forte précarité sociale et à une population particulièrement vulnérable, les conditions d’exercice des praticiens sont déjà fragilisées. »
Selon le CNOM, cet assassinat « interroge avec acuité les moyens alloués au secteur, la sécurité des professionnels et la prise en charge des pathologies psychiatriques dans l’archipel ».
« Un signal d'alarme national »
L’Intersyndicale des médecins libéraux (Jeunes médecins, SML, MG France, FMF, CSMF...) a également exprimé sa « profonde tristesse, immense consternation et solidarité totale » avec la communauté médicale de Guadeloupe.
Elle a insisté sur le caractère révélateur de ce drame : « Un médecin est mort parce qu’il exerçait son métier. Et cela, nous le savons déjà trop ».
Les organisations syndicales ont rappelé qu’ils alertent depuis des mois sur « la multiplication des agressions verbales, physiques, menaces, intrusions, intimidations » visant les soignants.
Pour elles, cet acte n’est pas un événement isolé, mais le symptôme d’une situation inquiétante. « La violence institutionnelle, l’épuisement, la pénurie d’accès aux soins et les tensions sociales créent une agressivité croissante envers ceux qui soignent », écrivent-elles.
L’intersyndicale appelle enfin l’État à « prendre enfin ses responsabilités », considérant que ce meurtre « n’est pas seulement une tragédie individuelle. C’est un signal d’alarme national ».
Elle demande notamment l’application immédiate de la loi Pradal, votée en juillet et qui vise à renforcer la sécurité des professionnels de santé ; ainsi que des mesures de sécurisation des structures de soins, notamment psychiatriques et médico-psychologiques, « où la vulnérabilité des patients nécessite une protection adaptée ».
Elle appelle aussi à un renforcement du repérage des situations à risque, en lien avec les ARS, les forces de l’ordre et les équipes soignantes, ainsi qu’à une écoute accrue des professionnels de terrain, dont « les alertes répétées sont trop souvent ignorées ».
Les organisations affirment rester « unies et vigilantes », réaffirmant leur « soutien indéfectible aux collègues de Guadeloupe et à tous les soignants ».
De son côté, le CNOM précise que les conseils départementaux demeurent « pleinement mobilisés pour offrir écoute, accompagnement moral et entraide aux médecins éprouvés », réaffirmant son soutien total aux praticiens victimes de violences.
Le tueur présumé du Dr Jean-Michel Gal, un homme de 48 ans, a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire, a indiqué la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo.
Il a reconnu les faits et « expliqué son passage à l’acte par la sa colère contre la psychiatrie en général et les traitements qui lui étaient prescrits », a-t-elle précisé.
What's up Doc se joint à l'émotion de la communauté médicale et adresse ses sincères condoléances aux proches du Dr Jean-Michel Gal.
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