Maladies à déclaration obligatoire : tout (ou presque) se fait maintenant online

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La déclaration en deux coups de cuillères à pot

Maladies à déclaration obligatoire : tout (ou presque) se fait maintenant online

Numériser la déclaration des maladies à déclarations obligatoire, c’est ce que propose Santé publique France avec sa plateforme web e-DO. Plus simple et plus rapide, la procédure encouragera-t-elle les médecins à déclarer mieux et plus fréquemment ?

 

Allez hop ! A la poubelle les déclarations papier. Faites place au moderne et au numérique. C’est ce que propose l’application web e-DO lancée par Santé publique France (qui a phagocyté l'ancien Institut de veille sanitaire). L’objectif ? Accélérer et simplifier la démarche de déclaration des Maladies à déclaration obligatoire (MDO), qui noie généralement les équipes soignantes sous la paperasse. 

La procédure semble d’une simplicité désarmante. Le seul accessoire nécessaire à la déclaration est une Carte de professionnel de santé (CPS), indispensable pour s’identifier. Pour la suite, selon Santé publique France, il ne faut pas plus de cinq minutes en passant par la page dédiée à e-DO. Pour le moment, seuls le Sida et le VIH peuvent être déclarés en ligne, mais Santé publique France promet que la liste devrait s’allonger pour atteindre prochainement les 33 maladies de la liste des MDO

Les MDO ce casse-tête

Pour Leslie, jeune urgentiste, la déclaration numérisée est une bonne nouvelle. Mais elle estime qu'il faudrait l’accompagner de plus d’efforts pour tenir les praticiens informés de l’évolution de la liste des MDO. « On croule sous les mails », déplore-t-elle. « Tant que le ministère passera par ce moyen pour notifier les ajouts à la liste, il y a des chances que l’info passe entre les mailles du filet. »  

La liste peut en effet être mise à jour n’importe quand par Santé publique France, si le danger sanitaire est réel. « Nous avons beaucoup de mal à savoir si des pathologies ont été ajoutées », confirme Cécile Farrugia, pharmacienne biologiste au Centre hospitalier Sud-Essonne Dourdan Etampes. Elle aussi constate que SPF ne communique presque pas sur les MDO. Elle concède néanmoins qu’il est grand temps de changer de mode de déclaration « On doit souvent partir à la chasse aux infos, retrouver le médecin qui a interrogé le patient, remplir la feuille et finalement… la faxer », explique la pharmacienne. 

Un système plutôt archaïque que les nouveaux formulaires numériques devraient régler rapidement. Il est en effet prévu que cliniciens et biologistes puissent remplir leur fiche en parallèle et indépendamment l’un de l’autre, et qu’ils puissent avoir accès à toutes les informations compilées. Le XXIe siècle est donc bien en marche pour les MDO. 

Source:

Johana Hallmann

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