Attendue par de nombreux acteurs dans le domaine de la e-santé, la feuille de route du numérique en santé a été présentée ce matin dans un lieu emblématique : l’espace Boucicaut, un ancien établissement de santé reconverti en pépinière pour startup… C’est tout un aéropage, réuni autour de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui était là présent pour assister à la naissance d’un véritable plan stratégique sur trois ans : outre Agnès Buzyn étaient à la tribune Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du numérique, Nicolas Revel, directeur général de l'assurance maladie, Dominique Pon et Laura Létourneau, nouveaux délégués ministériels du numérique en santé, des membres de la DGOS, de l’Asip santé… Loin d’être anecdotique, cette multiplicité des acteurs concernés témoigne du sémillant mille-feuilles du numérique en santé.
Nouvelle gouvernance
Il fallait y mettre un peu d’ordre et c’est le premier pilier de cette feuille de route, qui en comporte en tout et pour tout cinq : mettre sur pied une nouvelle gouvernance en e-santé. L’État prend la main et le ministère de la santé s’adjoint deux responsable et déléguée ministériels du numérique en santé, à savoir respectivement Dominique Pon et Laura Létourneau, par ailleurs rédacteurs de la feuille de route. Parallèlement, l’Asip santé fait peau neuve et devient l’agence du numérique en santé (ANS), chargée de la mise en œuvre opérationnelle du numérique en santé. Il est aussi question de ressusciter le conseil du numérique en santé, pour débattre avec tous les acteurs concernés des politiques mises en œuvre.
Deuxième pilier : l’interopérabilité des systèmes d’information en santé. Car si les SI ne communiquent pas entre eux, une stratégie en e-santé est nulle et non avenue. À ce titre, il est surtout envisagé de généraliser les identifiants en santé, pour les professionnels, et les patients. Mais aussi de rendre opposables des référentiels d’interopérabilité, et de déployer un service national de cyber-surveillance.
DMP, messageries, e-prescription, et services numériques
Pour ce qui est des contenus, et c’est le troisième pilier de cette stratégie numérique en santé, quatre services vont être développés : le DMP, les messageries sécurisées, la e-prescription et les services numériques territoriaux de coordination des parcours. Quatrième point, au niveau national, les plateformes numériques de santé seront choyées. Pour les citoyens, tel que l’a prévu la loi de transformation du système de santé, l’espace numérique de santé sera mis en place. Il s’agit pour chacun des citoyens français d’accéder à l’ensemble des services de santé, dont le DMP, dans un seul hub sécurisé. Les professionnels de santé auront accès pour leur part à une plateforme de bouquets de services communicants. Pour ce qui est des données de santé, et de l’exploitation d’un big data en santé, le health data hub a été prévu à cet effet.
La feuille de route prévoit également un soutien des pouvoirs publics à l’innovation et au secteur privé. Le programe HOP’EN soutiendra le développement des systèmes d’information hospitaliers, et le pendant sera mis en place pour les établissements sociaux et médico-sociaux. En direction des start-up, un lab e-santé permettra d’aiguiller les acteurs privés dans l’ensemble des dispositifs existants. Si la feuille de route parait exhaustive, rien, en revanche, n'a été dévoilé sur les moyens mis en œuvre pour la déployer.
Le calendrier
2019 : expérimentation de la e-prescription de médicaments en ville |