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Une économie de 300 millions imposée
Selon l’UFMLS, le rapport IGAS « vient appuyer une économie de 300 millions d’euros, issue de pseudo-négociations sur l’imagerie », dans un contexte où la CNAM a déjà reçu mandat pour atteindre cet objectif. Pour le syndicat, le rapport ne vise qu’à légitimer un plan déjà acté : « La fabrique du mensonge. »
Le communiqué rappelle que l’imagerie, aux côtés de la biologie, fait partie des cibles privilégiées de l’État pour réduire les dépenses de santé. Mais ces coupes auraient des conséquences directes : « La qualité de l’offre de soins se dégrade (machines low-cost, hyperproductivité…), les structures passent aux mains des financiers. »
Un revirement jugé incompréhensible
Le syndicat pointe une contradiction flagrante : il y a quelques mois, l’Assurance maladie avait elle-même revalorisé les forfaits techniques en imagerie pour compenser la prise en charge des produits de contraste par les radiologues. Aujourd’hui, elle stigmatise à nouveau le secteur pour son supposé excès de rentabilité.
« Quelques mois plus tard, la CNAM et l’État communiquent sur l’hyper rentabilité des structures qu’ils viennent tout juste de revaloriser pour les raisons inverses… Comment justifier cela ? » interroge le texte.
Trois « mensonges » pointés
L’UFMLS dénonce trois « contre-vérités » majeures contenues dans le rapport :
- La rentabilité des machines : « Je défie les auteurs du rapport de démontrer que les forfaits techniques suffisent à rentabiliser un scanner. » La baisse annoncée de 11 % menacerait selon le syndicat les structures libérales, les GIE publics/privés et les cabinets déjà endettés pour financer leurs équipements.
- La stigmatisation du secteur 2 : l’IGAS propose d’exclure les futurs radiologues du secteur à honoraires libres, au nom de l’accès aux soins. Pour l’UFMLS, c’est un leurre : « Le secteur 2 est la seule soupape qui permettrait aux radiologues de sécuriser leurs investissements face à l’instabilité générée par cette politique de rabot. »
- L’intelligence artificielle : le rapport avance que l’IA rendra de nombreux actes obsolètes, justifiant une baisse des rémunérations. Une position jugée caricaturale par le syndicat : « L’IA n’est pas une substitution, mais un outil puissant. Elle élève les compétences des radiologues et nécessite des investissements majeurs. »
Le spectre d’un effondrement
En conclusion, l’UFMLS met en garde contre les conséquences d’une telle stratégie : « La fabrique du mensonge : voilà l’unique levier que la CNAM semble avoir trouvé pour justifier les coupes budgétaires en imagerie médicale. »
Et le communiqué de prévenir : « Lorsqu’une discipline devient à ce point essentielle à la médecine moderne, ce n’est pas en dévalorisant ses actes qu’on prépare l’avenir — bien au contraire. (…) Si l’État poursuit cette trajectoire, l’effondrement du système sera inévitable. »