Les programmes santé des candidats à la présidentielle plus forts que les propositions de la FHF

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Choc de recrutement, accès aux soins pour tous 24h/24, recherche économiquement plus pertinente… les propositions de la Fédération hospitalière de France sont-elles reprises par les candidats à la présidentielle ?

Les programmes santé des candidats à la présidentielle plus forts que les propositions de la FHF

«Ne pas commettre une faute politique en négligeant l’avenir de notre système de santé». Alors que les programmes santé des candidats à la présidentielle 2022 tardaient à voir le jour fin 2021, la Fédération hospitalière de France a pris les devants. Le 9 novembre, son président, Frédéric Valletoux, faisait part des propositions de la FHF au salon SANTEXPO. Parmi les grandes lignes de ce projet « Ambition Santé 2022 », quatre chantiers prioritaires pour la communauté hospitalière ont été annoncées.
 

  • Le premier : un choc de recrutement avec 25 000 infirmiers et aides-soignants, 100 000 professionnels supplémentaires dans le médico-social et 1000 postes hospitalo-universitaires.
  • Le second : un pacte pour l’accès aux soins de tous, partout, à toute heure. Sur ce volet, la FHF évoque plusieurs pistes de mesures : obligation de participation à la permanence des soins dès 2023 et restrictions d’installation en secteur 2.
  • Le troisième : des lois de programmation sur la santé et l’autonomie prévoyant un taux minimal d’évolution des financements hospitaliers et l’ouverture d’une réflexion sur les missions de l’Assurance Maladie obligatoire et des complémentaires.

Enfin, répondre aux enjeux d’égalité, d’excellence et de pertinence pour la santé de demain, notamment via une promotion de la recherche économiquement pertinente. Comment ces propositions ont-elles été reçues par les différents candidats ? Certaines ont-elles été reprises dans les programmes des uns ou des autres ?

Consensus sur la nécessité de recruter

Reprenant les chiffres de la FHF, la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, propose de recruter "25 000 soignants supplémentaires en 5 ans à l'hôpital public", selon son programme officiel.

A gauche, les candidats promettent encore plus de recrutements. La socialiste Anne Hidalgo annonce qu’elle embauchera "25 000 infirmiers et aides-soignants, 5 000 logisticiens, techniciens et agents hospitaliers".

De son côté, le candidat écologiste Yannick Jadot a indiqué dans une vidéo tournée au milieu d'une manifestation de soignants le 4 décembre qu'il faut "reconquérir l'hôpital public" et que "cela veut dire recruter jusqu'à 100 000 infirmières et infirmiers". Des chiffres plus qu’audacieux vue la pénurie de personnels actuelle…

Accès aux soins  

Tous les candidats ont des propositions pour lutter contre les déserts médicaux, le curseur étant variable entre incitations et obligations à l’installation.

Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National, prône la "démétropolisation", c'est-à-dire un "rééquilibrage entre les campagnes et les grandes métropoles », y compris pour l’offre médicale.

Du côté de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon propose d'imposer aux jeunes médecins libéraux le lieu de leur installation, en contrepartie d'un meilleur salaire pendant leurs études.

Anne Hidalgo milite quant à elle pour la création d'un "statut de médecin assistant déployé dans les territoires en tension", avec une rémunération d'environ 3 500 euros par mois en début de carrière. Certains s’aventurent donc plus loin que la FHF sur la voie controversée de la coercition.

Revalorisation des salaires

Dans un contexte de forte désertion de l’hôpital par de nombreux professionnels soignants, l’ensemble des candidats se dit favorable à une augmentation globale des rémunérations qui irait au-delà de celles obtenues au Ségur de la Santé.

Valérie Pécresse propose un "grand plan d'attractivité des métiers des soignants", notamment en permettant aux infirmières et aides-soignantes d'acquérir plus de responsabilités.

Marine Le Pen entend augmenter de 10% les salaires des infirmiers pour arriver au salaire moyen européen.

Moratoire sur les fermetures de lits

La plupart des candidats annoncent vouloir stopper les fermetures de lits, l’annonce de 5700 fermetures en 2020, en pleine crise sanitaire, ayant jeté le discrédit sur la gestion des capacités hospitalières par le gouvernement en place.

Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Marine Le Pen ont déjà fait des déclarations en ce sens. "Nous rouvrirons lits, services d'urgence et de maternité pour que chaque Français dispose d'un service de santé public à moins de trente minutes de chez lui", assurait Jean-Luc Mélenchon en novembre dernier. 
 

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