Les ophtalmos en colère contre les cabines de téléconsultation à Monoprix, Intermarché ou dans les enseignes de bricolage

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Après Afflelou, SYM OPTIC, lance aussi des points de téléconsultation en France chez monoprix et Intermarché. La société française d’ophtalmologie (SFO) se dresse contre le développement de ce nouveau business lors de la conférence de presse pour le 129e congrès international SFO.

Les ophtalmos en colère contre les cabines de téléconsultation à Monoprix, Intermarché ou dans les enseignes de bricolage

© IStock 

La chaîne SYM OPTIC est une chaîne allemande qui installe des corners optiques dans des supermarché type Intermarché et Monoprix. La société française d’ophtalmologie est contre l’installation de ces cabines. « On a vu apparaître des pratiques non-conformes à la législation et qui nécessitent un minimum d’être encadrées », explique Thierry Bour, président de la Snof.

Des centaines de supermarchés, voire de magasins de bricolage, seraient concernés fin 2023. Ils offriraient même des « diagnostics ophtalmologiques gratuits ».

 Les patients prennent rendez-vous sur une plateforme, se présentent aux corners, où un opticien fait leur examen. L’ordonnance est faite par un ophtalmologiste qui ne verra, à aucun moment le patient. Or « une téléconsultation doit être réalisée par un médecin. » renchérit Thierry Bour. Quelques semaines plus tard le patient reçoit ses lunettes. Or cette pratique pose un problème juridique. 

« Selon l’article 53 dans la loi de finance sociale, qui vise à réguler les cas de consultation avec mise en place d’un cahier des charges, il ne permet pas aux personnes qui pratiquent la consultation d’avoir une activité de vente de produit médicaux remboursé par la sécurité sociale. »

"Depuis le Covid, la boîte de Pandore est ouverte, les structures se permettent de contourner la loi "

Autre fait troublant, Intermarché aurait des parts dans SYM OPTIC, un conflit d’intérêt criant.

Le gouvernement n’est pas pour l’installation de ces télécabines qui donnerait « une image déplorable de la médecine ». Toutefois ces dernières profiteraient d’un flou juridique. De plus, le manque de médecins et la situation désastreuse des systèmes de santé ont poussé Emmanuel Macron à prononcer ses paroles : « les besoins en santé sont énorme, on ouvre la téléconsultation et après on réglera les excès ». Ce qui n’est pas un bon présage quant au contrôle de ces télécabines.

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De plus dans les ARS, il n’y a plus qu’une ou deux personnes pour effectuer les contrôles. « Depuis le Covid, la boîte de Pandore est ouverte, les structures se permettent de contourner la loi. Toutes ces pratiques participent à l’uberisation de la médecine » affirme avec agacement Thierry Bour.

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