Les médecins quittent la permanence des soins à pas de loup

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Moins des deux généralistes sur trois y participent désormais

Les médecins quittent la permanence des soins à pas de loup

Selon l’enquête annuelle du Conseil national de l’ordre des médecins, seulement 65% des généralistes participent à la Permanence des soins ambulatoires. Un chiffre en baisse constante depuis 2006.

 

Une fois de plus, c’est le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) qui tire la sonnette d’alarme. L’objet de son alerte : la participation volontaire des généralistes à la Permanence des soins ambulatoires (PDSA). D’après l’enquête annuelle que l’Ordre publie sur le sujet, elle n’a en effet jamais été aussi basse : 65 % en 2015, contre 67 % l’année précédente.

« L’Ordre des médecins rappelle son inquiétude sur le manque d’accompagnement apporté aux médecins volontaires pour assurer cette mission de service public », écrivent les ordinaux dans un communiqué diffusé hier.

Il faut dire que les résultats de l’enquête sont impressionnants. Fin 2015, seulement 66 des 100 Conseils départementaux interrogés par voie de questionnaire affichaient une participation supérieure à 60 %. Fin 2005, ils étaient 85 à indiquer qu’ils dépassaient ce chiffre, rappelle l’APM.

Attractivité de la profession

D’après le Dr Emilie Frelat, présidente du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), les résultats de cette enquête traduisent un profond malaise. Elle estime qu’il faut replacer le problème de la PDSA dans le contexte de l’attractivité du secteur libéral pour les généralistes.

« Quand on travaille six jours sur sept, qu’on a fait tout ce qu’on a à faire au cabinet où on a déjà pas mal de tracas administratifs, c’est tout simplement compliqué de se motiver pour aller en PDSA », explique-t-elle.

On ne peut donc selon la syndicaliste pas réduire la désaffection de la profession pour la PDSA aux questions financières. « C’est sûr qu’améliorer la rémunération de la permancence des soins ne pourrait pas faire de mal, mais cela fait des années qu’elle n’est pas valorisée, et elle fonctionne encore », remarque-t-elle.

La présidente du SNJMG refuse également de mettre la baisse de la participation à la PDSA sur le dos des jeunes généralistes. Elle estime au contraire que ceux-ci sont aussi motivés que leurs aînés, voire davantage. La figure du jeune médecin qui n’a pas envie de trop se fatiguer au travail serait-elle donc un mythe ?

Source:

Adrien Renaud

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