Les libéraux gagnent plus, mais bougonnent quand même

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Les bénéfices en hausse de 2,28 % en 2014

Les libéraux gagnent plus, mais bougonnent quand même

Le bénéfice annuel des libéraux a augmenté significativement en 2014, d’après leur caisse de retraite. Une éclaircie dans un paysage morose, qui ne suffit pas à redonner le sourire aux représentants des médecins.

 

Si l’on écoute les représentants des médecins libéraux, rien ne va : les conditions de travail se dégradent, le nombre de patient augmente, et les revenus stagnent. Sauf que sur ce dernier point, les chiffres que vient de publier la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) font plutôt apparaître une amélioration.

La caisse de retraite des libéraux a en effet constaté que les bénéfices non commerciaux (BNC) de ses adhérents avaient augmenté en 2014 de 2,28 % (avant impôt, inflation prise en compte) par rapport à 2013. Une hausse que beaucoup d’autres professions pourraient envier, compte tenu de la situation économique du pays.

Les revenus des praticiens de secteur 2 (+ 2,97 %, inflation prise en compte) ont augmenté davantage que ceux des praticiens de secteur 1 (+ 2,06 %). Ceux des généralistes (+ 2,67 %) progressent plus que ceux des spécialistes (+ 1,82 %).

Une situation qui contraste avec celle des années précédentes. L’APM constate en effet que les revenus des libéraux avaient chuté de 4,4 % inflation comprise en 2012, et de 0,35 % en 2013.

« Les revenus augmentent un peu, mais à 50 ans on fait un joli infarctus »

Alors, que pense-t-on de cette éclaircie du côté des libéraux ? « Ces chiffres sont réels », est obligé de concéder le Dr Jérôme Marty, le président de l’UFML. Mais ce dernier, infatigable dans sa dénonciation de la détérioration des conditions d’exercice, enfourche aussitôt son cheval de bataille habituel.

Le trublion du paysage syndical de fait en effet le lien entre hausse des revenus et démographie médicale. « Il y a moins de médecins, on fait plus d’actes et du coup, les revenus augmentent un peu. Mais à 50 ans on fait un joli infarctus ».

Le Dr Thierry Lardenois, président de la CARMF, dresse le même constat, quoiqu’en des termes plus mesurés. « Cette augmentation des revenus ne traduit pas la bonification des actes, dont les valeurs sont bloquées depuis 2011, mais révèle l’alourdissement de la charge de travail, puisque l’effectif professionnel est constant », déclare-il dans le communiqué de présentation des chiffres.

Il ne sera pas dit que l’hirondelle des revenus aura fait le printemps des libéraux.

Source:

Adrien Renaud

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