Les jeunes directeurs parlent aux jeunes médecins

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Rencontre avec David Gruson, futur délégué général de la FHF

Les jeunes directeurs parlent aux jeunes médecins

Le prochain délégué général de la FHF a été nommé la semaine dernière. Le remplaçant de Gérard Vincent prendra ses fonctions en janvier: il s’appelle David Gruson, est actuellement DG du CHU de La Réunion, et il a 36 ans. C’est un peu comme si un jeune médecin prenait la tête du Conseil de l’ordre. Interview.

 

What’s Up Doc : Vous venez d’être nommé délégué général de la Fédération Hospitalière de France (FHF). Ca fait quoi, un délégué général de la FHF ?

David Gruson : Dans le fonctionnement de la FHF, le président porte la politique et la stratégie de la fédération. Le délégué général a quant à lui pour rôle de la faire vivre au quotidien : en préparer le travail, et être l’interlocuteur de ses partenaires au niveau technique.

WUD : Comment arrive-t-on à ce genre de poste à 36 ans ?

DG : J’ai grandi dans le milieu hospitalier, avec des parents PH. Je n’ai pas suivi d’études médicales, mais j’ai gardé la fibre du secteur. Après Sciences-Po, j’ai passé le concours de directeur d’hôpital, et j’ai commencé comme adjoint au Kremlin-Bicêtre. J’ai ensuite passé l’ENA, et j’ai travaillé dans diverses administrations : Cour des Comptes, Haut-commissariat aux solidarités actives, et Matignon. En 2012, j’ai souhaité revenir vers l’opérationnel. C’est ainsi que je suis devenu DG du CHU de La Réunion.

WUD : Avec votre nomination à la FHF, vous retournez vers des fonctions de cabinet. Qu’est-ce qui fait qu’un jeune directeur oriente sa carrière vers les postes politiques, plutôt que vers le terrain ?

DG : Depuis 16 ans, mon cursus s’est nourri des 2 milieux : l’opérationnel et la participation à l’élaboration et à l’évaluation des politiques publiques. Je pense justement que pour que la FHF soit efficace, il faut qu’elle soit branchée sur le terrain.

WUD : On dit souvent que les jeunes médecins ont des attentes particulières vis-à-vis de leur profession (qualité de vie, travail en équipe…). Est-ce aussi le cas des jeunes directeurs d’hôpitaux ?

DG : Je me garderai d’émettre des jugements trop globalisants. Mais je sens chez les jeunes directeurs un attachement très fort au service public hospitalier, en même temps que des aspirations nouvelles : les modes d’exercice bougent, l’hôpital se transforme, la télésanté se développe très vite, le rapport au temps et à l’espace se modifie. Par exemple, au CHU de la Réunion, nous avons 3 sites avec des distances qui peuvent dépasser 80 kilomètres : nos modes de management doivent s’adapter.

WUD : Avant de prendre vos fonctions, avez-vous un message à l’intention des jeunes médecins ?

DG : L’un des chantiers essentiels pour la FHF en 2016, et l’une de mes missions, sera la préparation d’une plateforme pour défendre l’hôpital public auprès des principaux candidats républicains à l’élection présidentielle. Cette plateforme doit être construite en concertation avec l‘ensemble des acteurs, de manière participative. J’attends beaucoup des propositions que pourront faire les jeunes médecins. Il y a chez eux de l’innovation, de la capacité d’invention, de la créativité. C‘est à la FHF d’aller à leur contact.

Source:

Adrien Renaud

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