Les gynécologues indignés par une communication précipitée de l’ANSM sur Lutéran et Surgestérone

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Le syndicat de gynécologie médicale a pris connaissance des conclusions d'une étude sur ces deux médicaments par voie de presse. 

Les gynécologues indignés par une communication précipitée de l’ANSM sur Lutéran et Surgestérone

Il y a une dizaine de jours, le 17 juin dernier, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rendait publique les conclusions de l’étude EPIPHARE sur le risque de méningiome associée à la prescription d’acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques) et d’acétate de chlormadinone (Lutéran et génériques). « L’ANSM alerte à nouveau les professionnels de santé  et les femmes sur le risque de méningiome associé à l’utilisation d’acétate de nomégestrol (Lutényl et génériques) et d’acétate de chlormadinone (Lutéran et génériques) », établissait l’ANSM.  L’information a aussitôt été reprise par la presse santé grand public, mais aussi par la presse professionnelle santé. De quoi indigner le syndicat de gynécologie médicale, qui a découvert cette mise en garde de l’ANSM, en ouvrant le journal. « Le SGM s’indigne que les conclusions de l’étude du groupement d’intérêt scientifique EPIPHARE, concernant le sur risque de méningiome attribué aux macroprogestatifs et la suspension de commercialisation, pour des raisons économiques du Lutéran et de la Surgestone, aient été communiquées à la presse grand public hier avant toute lettre d’information aux professionnels de santé concernant les pré-recommandations du comité scientifique de l’ANSM en attendant les recommandations sur l’usage des progestatifs à l’automne », informe le syndicat de gynécologie médicale. Car cette communication « précipitée », place les gynécologues dans une position inconfortable, « vis-à-vis de leurs patientes en quête d’information dans un contexte épidémiologique difficile de surcharge de travail post confinement, et risque d’aboutir à des arrêts préjudiciables des traitements ». 

Réévaluation au cas par cas

Qui plus est les laboratoires, pour des raisons économiques, ont décidé de la suspension de la commercialisation de ces médicaments, ce qui risque de créer une certaine confusion chez les patients pour qui il était prescrit. Le SGM rappelle donc que le comité scientifique s’est prononcé sur « le maintien de la commercialisation de ces médicaments en France au regard de leur intérêt thérapeutique dans certaines indications ». Aussi, le SGM préconise une réévaluation au cas par cas de la balance bénéfice/risque des traitements entre les patientes et leurs médecins avec une éventuelle prescription d’IRM cérébrale : « pour les patientes de plus de 35 ans ; pour des durées effectuées ou prévisibles de plus de 5 ans ; en cas de migraines ou symptômes neurologiques. » 

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