Le SML demande plus de moyens pour la médecine de ville

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Lors d’un point presse, mardi, le président du Syndicat des Médecins Libéraux (SML) a listé les différences dans la façon dont les patients Covid-19 ont été pris en charge pendant le premier confinement et aujourd’hui. S’il reconnaît des améliorations notamment sur l’implication de la médecine de ville, il dit constater de nombreuses anomalies comme par exemple sur les tests antigéniques.  

Le SML demande plus de moyens pour la médecine de ville

Dans les hôpitaux, les services de réanimation continuent de tourner à plein régime. Cette fois-ci, la médecine de ville a aussi été impliquée dans la lutte contre le Covid-19, se félicite Philippe Vermesch, président du Syndicat des Médecins Libéraux (SML). Cependant, il reste une marge d’amélioration non négligeable notamment pour les tests antigéniques. "Les médecins sont allés chercher 170.000 kits de tests antigéniques dans les pharmacies entre les 2 et 13 novembre, et seulement 14.500 tests ont été réalisés sur cette même période.” Car entre le retard des soins et les troubles dépressifs dus au second confinement, les généralistes sont confrontés à une explosion du nombre de rendez-vous médicaux, et les bras manquent, continue le syndicat. 
Avec une crise sanitaire qui devrait s’étaler dans le temps, le SML s’inquiète de comment réussir à gérer cet afflux de patients. Son président demande “des mesures en faveur du maintien de l’activité des praticiens libéraux appuyés par des ressources humaines des établissements privés et leurs correspondants en ville.” En d’autres termes, le syndicat souhaite que les internes et les remplaçants puissent travailler avec les médecins postés en cabinet pour permettre à la médecine libérale d’être dans son rôle de “premier hôpital de France”.

A ce manque de personnel s’ajoute un problème de communication, déplore le SNJ. “Le système ne comporte pas de retour d’information vers le médecin traitant des résultats des tests antigéniques pratiqués par les autres professions de santé. Le SML considère qu'il s'agit d'un dysfonctionnement qui devra être corrigé. Ce partage d’information, indispensable à la coordination, doit être absolument organisé entre les acteurs des soins de ville.”
Autre impact du Covid-19, les psychiatres se retrouvent à devoir prendre en charge des “pathologies et décompensations émergentes”. C’est pourquoi le SML souhaite une séance de travail sur cette spécialité et déplore la majoration de 1 € proposée.

Une fois encore, cette deuxième vague a favorisé une déprogrammation de soins et d’opérations jugés non urgents. Le SML alerte sur les situations critiques dans lesquelles se retrouvent certains patients. “Les pertes de chances des deux vagues de Covid‐19 vont se traduire à terme par de graves difficultés en matière de santé publique.” Par exemple, un retard de diagnostic d’un mois pour les patients touchés par un cancer entraîne une surmortalité. “Le SML estime qu’il faut tout faire pour maintenir l’activité chirurgicale partout où c’est possible, et en particulier en chirurgie ambulatoire dont les lits peuvent être rapidement reconvertis et affectés à des patients Covid”, continue Philippe Vermesch. 

En dehors du combat contre le Covid-19, le SML fustige la volonté de donner plus de poids aux sages-femmes ou celle de généraliser le tiers payant, deux mesures débattues lors de l’examen du PLFSS 2021. Enfin, le syndicat demande aussi une revalorisation des actes médicaux et la possibilité de mettre en place des visites longues “pour toutes les pathologies”.

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