Mené tambour battant, le service sanitaire des étudiants en santé (SSES) a été conçu en 2018 pour une mise en place dès la rentrée 2018/2019. Coordonné par des comités stratégiques régionaux et co-présidés par les directeurs généraux des ARS et des recteurs, le SSES a séduit les étudiants qui l’ont testé, comme le rapporte le premier rapport sur la question, publié par le Haut comité de santé publique (HCSP). « Les étudiants se déclarent convaincus de l’utilité de cette formation pour leur future pratique professionnelle », relève le HCSP. En 2019, ajoute-t-il, la majorité des étudiants en SSES se sont déclarés satisfaits des formations théoriques et pratiques dispensés. Mais le pourcentage d’étudiants satisfaits varie en fonction des cursus : il est très important chez les étudiants en soins infirmiers et en odontologie, et beaucoup moins chez les étudiants en médecine, en kinésithérapie, et en pharmacie. Mais qu’est-ce qui plait tant ? « Le SSES amène les étudiants à travailler en « mode projet », ce qui représente, pour la majorité d’entre eux, une innovation pédagogique qu’ils apprécient ». Seulement, la majorité des étudiants regrette la faiblesse des méthodes d’intervention en communication et en prévention ; plus spécifiquement, les étudiants s’estiment mal formés à la prise de parole en public, pas plus qu’ils n’ont reçu de formation pour appréhender les différents publics visés, et la diversité des terrains sur lesquels ils interviennent.
Peu d'articulation avec les politiques de prévention régionales
D’autres difficultés apparaissent dans le constat établi par le HCSP. Ainsi, du fait de la précipitation de la mise en œuvre du SSES, son articulation avec les politiques de prévention menées en région par les ARS n’a pas été mise en œuvre. Idem avec les dispositifs existant au sein de l’Éducation nationale : il semble qu’il existe un grand flou en ce qui concerne l’articulation du programme du SSES avec ceux de l’Education nationale. L’interprofessionnalité, plébiscitée par les étudiants, semble à géométrie variable, selon les régions. Autre axe d’amélioration : la documentation et son abondance, qui « crée des difficultés de repérage et d’appropriation pour les étudiants et les équipes enseignantes concernées ». À l’issue de ce premier rapport, qui devrait être suivi d’un rapport d’étape en septembre prochain, le HCSP a formulé une série de 10 recommandations, qui devrait permettre d’améliorer ce tout nouveau dispositif, majoritairement adopté par les étudiants en santé.
Les 10 recommandations du HCSP
1. Maintenir et consolider le SSES, en renforçant sa dimensiond’interprofessionnalité. |