Le serment d'Hippocrate à la chaîne

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La soutenance de thèse est un grand moment dans la vie d'un médecin. Elle représente la récompense d'une dizaine d'années d'études. Et c'est un soulagement après des mois de travail acharné de rédaction et d'organisation avec les membres du jury ainsi que de l'administration.

Le serment d'Hippocrate à la chaîne

La soutenance de thèse est aussi un instant solennel, où le doctorant exprime la promesse symbolique, en prêtant le serment d’Hippocrate, de toujours effectuer son métier du mieux qu’il le pourra. « Personnellement, j’étais très émue par le texte, et je l’ai prononcé avec un sentiment de respect et d’admiration pour la profession médicale » raconte Sylvie, ancienne interne de médecine générale à l’AP-HP. Cependant, l’augmentation du numerus clausus et le regroupement des facultés à Paris a abouti à une situation totalement ubuesque que notre enquête nous a permis de révéler. Un non-sens qui explique bien des déconsidérations possibles pour l’éthique et la profession. « Pour gagner du temps, les thèses sont passées à la chaîne. Les étudiants sont convoqués pour soutenir leur thèse par groupes de trois, et à la fin de toutes les délibérations, un seul étudiant lit le serment d’Hippocrate, pendant que les autres acquiescent du chef à côté. »

Comment peut-on détruire autant une symbolique sans imaginer que cela puisse ne pas avoir de conséquence sur l’engouement professionnel pour l’exercice médical de la médecine générale ? À Paris, finalement, aujourd’hui, si on est interne de spécialité, on prête serment… et si on est interne de médecine générale, on se fait sermonner !

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