La soutenance de thèse est aussi un instant solennel, où le doctorant exprime la promesse symbolique, en prêtant le serment d’Hippocrate, de toujours effectuer son métier du mieux qu’il le pourra. « Personnellement, j’étais très émue par le texte, et je l’ai prononcé avec un sentiment de respect et d’admiration pour la profession médicale » raconte Sylvie, ancienne interne de médecine générale à l’AP-HP. Cependant, l’augmentation du numerus clausus et le regroupement des facultés à Paris a abouti à une situation totalement ubuesque que notre enquête nous a permis de révéler. Un non-sens qui explique bien des déconsidérations possibles pour l’éthique et la profession. « Pour gagner du temps, les thèses sont passées à la chaîne. Les étudiants sont convoqués pour soutenir leur thèse par groupes de trois, et à la fin de toutes les délibérations, un seul étudiant lit le serment d’Hippocrate, pendant que les autres acquiescent du chef à côté. »
Comment peut-on détruire autant une symbolique sans imaginer que cela puisse ne pas avoir de conséquence sur l’engouement professionnel pour l’exercice médical de la médecine générale ? À Paris, finalement, aujourd’hui, si on est interne de spécialité, on prête serment… et si on est interne de médecine générale, on se fait sermonner !