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La France « n'est pas tout à fait au rendez-vous », a estimé le député socialiste de Gironde auprès de l'AFP en visitant des établissements de l'agglomération bordelaise.
Le handicap et la santé mentale sont « deux sujets qui se rejoignent par rapport aux délais et aux difficultés de prise en charge mais aussi dans le manque de professionnels », a-t-il ajouté, un an après que Michel Barnier, alors Premier ministre, eut annoncé que la santé mentale serait la « grande cause nationale » de l'année 2025.
Dans un institut médico-éducatif (IME) pour jeunes autistes à Gradignan, Sébastien Saint-Pasteur a échangé avec des mères de famille sur les difficultés à obtenir une place mais aussi sur les angoisses liées au manque de perspectives à long terme, et sur l'épuisement des aidants.
« On est aujourd'hui une dizaine de députés à faire ce travail de terrain (sur l'ensemble du territoire, NDLR) pour essayer de rassembler des informations qui pourront nourrir les préconisations. Et la parole des familles, qu'on entend peu, est essentielle », a souligné le député.
Les conclusions de la commission d'enquête sont attendues avant la fin de l'année.
Encore et toujours des manques de moyens
« Les professionnels que j'ai rencontrés souffrent du manque de moyens mais aussi du manque de pilotage des politiques publiques », a relevé Sébastien Saint-Pasteur.
L'élu a évoqué notamment les crédits non reconductibles avec lesquels les Agences régionales de santé (ARS) financent les établissements tous les ans. « Quand les institutions n'ont qu'un an de visibilité, elles recrutent en CDD ou en intérim. Cela coûte 20 % plus cher et ça ne permet pas de mettre dans la durée des salariés qui ont besoin de formation ».
Le député s'est ensuite rendu au centre médico-psychologique (CMP) de Pessac, où il a pris connaissance des divers dispositifs ambulatoires, puis à l'hôpital psychiatrique Charles Perrens à Bordeaux où il a échangé notamment avec les agents des plateformes d'appels 3114 pour la prévention du suicide – plus de 9 000 surviennent en France chaque année.
« Ces dispositifs gagneraient à être plus connus, c'est comme ça qu'on fait progresser la prévention et qu'on évite l'hospitalisation parce que les urgences, notamment psychiatriques, sont sous très forte tension », a affirmé l'élu girondin.
Avec AFP