La recherche nippone sous le choc

Article Article

Un chercheur japonais se suicide suite à des accusations de fraude scientifique

La recherche nippone sous le choc

C'est une bien triste nouvelle pour la recherche nippone. Yoshiki Sasai, le chercheur japonais qui avait défrayé la chronique début 2014 pour ses recherches controversées sur les cellules souches, s'est donné la mort le 5 août. Il a été retrouvé pendu sur son lieu de travail, le Riken Institute à Kobe.

Yoshiki Sasai et son équipe avaient fait la une des journaux suite à la publication dans la revue Nature des résultats de leurs travaux au mois de janvier dernier. Ils proposaient une nouvelle méthode simple pour faire redevenir immatures des cellules matures, ouvrant ainsi la voie à la production de différents types de cellules.
Mais les travaux ont été retirés après des accusations de fraude scientifique, les résultats n'ayant pas pu être reproduits par d'autres scientifiques. Une enquête menée par le Riken Institute a conclu que la jeune chercheuse Haruko Obokata, membre de l'équipe de Yoshiki Sasai, avait plagié et fabriqué une partie de ses articles. Cette affaire a relancé le débat sur la fraude scientifique dans la recherche, que nous avions déjà évoqué suite à l'affaire des 192 faux articles publiés par l'anesthésiste japonais Yoshimata Fujii (voir l'article « Fraude à la publication: la honte parmi nous ! » publié dans WUD14). Néanmoins, même après le retrait de l'article de Nature en juillet, Yoshiki Sasai est toujours resté persuadé de leur véracité et il était très affecté par ces accusations.

A l'annonce du décès du chercheur, le président du Riken Institute, Ryoji Noyori, a fait part de « son profond regret pour la perte d'un scientifique irremplaçable ». Et Phil Campbell, le rédacteur en chef de la revue Nature, a évoqué « une vraie tragédie pour la science » et « une immense perte pour la communauté de la recherche ».

(Avec APM)

Source:

A.-G.M.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers