La néphro au top - Rein de rein, je ne regrette rein

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"C'est une bonne surprise". Le Pr Bruno Moulin, vice-président de la société francophone de néphrologie, dialyse, transplantation (SFNDT), a toutes les raisons de se réjouir : sa spécialité (une centaine d'internes par an) se trouve cette année la plus choisie par les nouveaux internes, devancant même les bataillons de la cardiologie ou de la radiologie.

La néphro au top - Rein de rein, je ne regrette rein

« Il est vrai que c’est une discipline qui, pendant les études, peut apparaître un peu compliquée et spécialisée », concède le Pr Bruno Moulin. Un sentiment qui semble partagé parmi les étudiants. « Quand je disais que je voulais faire néphro, tout le monde me regardait avec des yeux ébahis », explique Joël, interne en 3e année de néphro au CHU de Nice. Et pourtant, le rang atteint par la néphrologie cette année le prouve : sous ses dehors austères, c’est une discipline qui attire.

Son atout principal : la multidisciplinarité. « Le rein, c’est l’organe qui nous occupe, mais les problèmes que nous prenons en charge peuvent avoir de multiples causes », explique Joël. Le Pr Christian Combe, président de la SFNDT résume la situation : « La néphrologie,  a la même richesse que la médecine interne, discipline qui fait rêver par sa diversité, et elle a, en plus, la transplantation et les dialyses ».

« JE VOULAIS ÊTRE SOIT GÉNÉRALISTE, SOIT NÉPHROLOGUE »

Les néphrologues apprécient également le fait d’avoir à prendre en charge des maladies chroniques. Cela leur permet de nouer des relations au long cours avec les patients, à la manière des généralistes. « Quand j’ai passé l’internat, je voulais être soit généraliste, soit néphrologue », explique le Dr Emmanuelle Dusseux, jeune PH à Nice. Elle a choisi la deuxième option, et ne le regrette absolument pas. « On est un peu des généralistes qui seraient des spécialistes du patient dialysé ou transplanté », sourit-elle.

Autre point important : la diversité des débouchés. La néphro peut s’exercer tant en CHU qu’en hôpital périphérique, dans le privé comme dans le public. Et il y a du travail, car comme le souligne Christian Combe, « la démographie est en faveur des jeunes ».

En effet, toute une génération de praticiens qui ont commencé à travailler dans les années 1970 avec le boom des dialyses chroniques est en train de partir à la retraite. Résultat : pour ceux qui choisissent l’exercice libéral, les rémunérations s’en ressentent. « On n’est pas au niveau des anesthésistes, mais cela reste très intéressant », relève Christian Combe. Une remarque qui, pourquoi le cacher, a aussi son importance…

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