La médecine humanitaire peut-elle compter sur la e-santé ?

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L’Université d’été de la e-santé 2017

La médecine humanitaire peut-elle compter sur la e-santé ?

Du 4 au 6 juillet 2017 se déroule l’Université d’été de la e-santé, à Castres (Tarn) consacrée aux technologies de l’information et de la communication (TIC) en santé. Et bonne nouvelle, l’humanitaire s’est peut-être trouvé une alliée : la e-santé.

L’innovation numérique a-t-elle des chances de révolutionner l’aide humanitaire ? L’idée séduit de plus en plus d’ONG dont celles présentes lors de la 11ème édition de l’Université d’été de la e-santé organisée au Centre Hospitalier Intercommunal Castres-Mazamet (Tarn) du 4 au 6 juillet 2017. Télémédecine, objets connectés, robots… la e-santé semble bien inopportune dans certaines régions du monde comme l’Afrique où seulement 48 % de la population a accès à l’électricité. Pourtant, certaines innovations simples sont susceptibles d’aider les populations les plus fragiles.

« Nous ne pouvons prévenir les catastrophes naturelles, enrayer les conflits ou éradiquer les épidémies mais il nous est possible d’éviter leurs conséquences par une meilleure prévention auprès des populations », explique Véronique Inès Thouvenot, fondatrice de l’observatoire pour les femmes et la e-santé. En 3 ans, sa fondation a mis en place des cours de télémédecine en Amérique du Sud (Pérou, Bolivie et Chili) diffusés chaque semaine pour faire face aux conséquences des désastres naturels.

Des portables pour tous

Mais en Afrique, il est « difficile de faire de la e-santé à cause du manque d’infrastructures et des problèmes d’électricité », comme le rappelle Véronique Inès Thouvenot. Cependant, l’humanitaire peut compter sur un allié de taille : le téléphone portable. D’après un rapport du GSMA, l’association mondiale des opérateurs mobiles, le continent comptera 725 millions d’utilisateurs d’ici 2020 (54 % de la population), contre 557 millions fin 2015. « La m-santé (1) permet de casser les barrières géographiques et financières », explique Manon Richez, responsable programmes et partenariats chez AMREF Flying Doctors (2).

En guise d’exemple, on peut citer l’application mobile « Comcare » mise au point par la fondation des Nations Unies pour la Population durant l’épidémie d’Ebola. « Nous n’arrivions pas à contrôler la maladie », explique Cheikh Fall, représentant résident en Guinée du Fonds des Nations Unies pour la Population. Via cette application, les malades répondaient à une série de questions précises sur leur état physique. Les informations étaient ensuite envoyées dans un centre de santé. « Ces nouvelles technologies nous ont aidé à circonscrire la maladie en nous informant des contacts qu’ont eu les malades », ajoute Cheikh Fall.

Toutefois avant de se lancer dans l’humanitaire un smartphone à la main, quelques recommandations sont à prendre en compte. « La m-santé n’est pas un objectif en soins mais un outil, un catalyseur de projet », rappelle Véronique Inès Thouvenot. « Ces outils nous permettent d’atteindre les populations plus rapidement mais pour que cela marche il ne faut pas se contenter de mettre en place de la télémédecine ou des applis mobiles. L’accompagnement auprès des professionnels de santé sur place est nécessaire », ajoute-t-elle

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(1) La m-santé regroupe les services touchant la santé disponibles via un appareil mobile (smartphones ou tablettes informatiques) connecté à un réseau. En d’autres termes, la m-santé est l’e-santé accessible avec un téléphone mobile ou une tablette.

(2)    L’AMREF Flying Doctors est une ONG africaine de santé publique.

 

 

Source:

Im`ene Hamchiche

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