La chirurgie maxillo-faciale, ça sert à quoi ?

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Le nouveau DES de chirurgie maxillo-faciale est prisé par les étudiants en médecine. Ceux qui le prennent à l’internat connaissent, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Notamment des médecins en exercice.

La chirurgie maxillo-faciale, ça sert à quoi ?

Qui va voir le chirurgien maxillo-facial (CMF) ? Et surtout, pour quoi ? Entre l’ORL, la stomato, la chirurgie orale et la chirurgie plastique du visage, un peu dur de savoir quels sont les champs d’activité. Une confusion qui met les étudiants en médecine dans le doute : pneumo = poumon, OK ; cardio = cœur, OK ; anesth = café + Candy Crush, OK ; mais la CMF = ? Une situation qui se retrouve aussi chez les med gé, qui ne pensent pas forcément à la spé pour l’orientation de leurs patients, estime le Dr Pierre-Emmanuel Huguet, président de l’Association française des jeunes chirurgiens maxillo-faciaux (AFJCMF).
 
« Il y a encore des modalités à régler dans la formation », reconnaît-il, notamment sur les orientations thérapeutiques des CMF. « Sur le papier, le champ de compétence est proche de l’ORL, et il y a des écoles : en cancéro ou en chirurgie de l’oreille, par exemple. Mais le cœur du métier, c’est le visage et l’orthopédie du visage ». Les chirurgiens maxillo-faciaux vont donc intervenir sur les os comme sur les tissus mous, dans le cadre de chirurgies traumatiques, de malformations, d’esthétique du visage… « C’est une chirurgie de la sphère du visage, et nous sommes amenés à intervenir sur le champ de l’ophtalmo ou même de la dermato », poursuit le jeune chirurgien. « Avec – sans prétention – une réflexion hautement esthétique ».

À tous les rateliers

Le CMF n’est donc pas uniquement le médecin-star qui répare les traumatismes de la face (à la suite d’accidents de la route, balistiques ou de cancers) et pratique des greffes de visage. Cette activité pratiquée en CHU est une vitrine de la discipline, et une activité passionnante pour les praticiens, mais masque une grosse partie de l’activité. Oreilles décollées, fractures du nez, fentes labio-palatines sont des interventions classiques, dans le cadre d’une activité libérale.
 
Parmi les recours fréquents figurent également les tumeurs cutanées. « En volume, nous en faisons énormément », souligne Pierre-Emmanuel Huguet. « Nous pratiquons une biopsie en consultation, l’exérèse, puis le suivi est effectué par les dermatologues qui ne sont donc pas embolisés ». Son message est donc le suivant : MG, pensez aussi à nous !

26 postes en 2019 !

Et pour les praticiens ? Le chirurgien de 32 ans récemment installé à Nîmes décrit une spécialité passionnante : « Chirurgie reconstructrice lourde en CHU, esthétique ou microchirurgie en libéral, de l’enfant à la personne âgée… Je me suis rendu compte en pratiquant de la variété d’actes que permet la discipline », se réjouit-il. La spécialité est également idéale pour un exercice mixte public-privé, et de l’aveu de Pierre-Emmanuel Huguet, les CMF disposent d’une qualité de vie élevée, sans même avoir à abattre des actes rémunérateurs. « C’est un peu moins que les plasticiens, mais on n’a pas de quoi se plaindre ! ». En résumé : ça paye bien.
 
Les perspectives de carrière dans la spé sont également intéressantes. Avec quelques centaines de praticiens en France, il y a de la place. C’est un peu moins le cas aux ECN : cette année, seulement 26 postes étaient ouverts, et le dernier est parti en 2426e place. La spé s’établit en 8e position du classement What’s up Doc, juste derrière la radiologie. « On retrouve souvent les externes parmi les internes, car ils connaissent et trouvent ça génial », ajoute Pierre-Emmanuel Huguet. Les D4, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Retrouvez le classement des CHU et des spécialités de WUD

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