
IVG : 40 ans après

Des expériences contrastées chez les jeunes médecins
40 ans après la légalisation de l'avortement, cette notion est parfois encore épineuse en France. Si la suppression de la notion de détresse psychologique n'est plus nécessaire pour justifier sa demande, le droit à l'IVG ne semble jamais totalement acquis. En témoigne le cas de l'Espagne, qui a failli l'abolir en 2014. En France, les jeunes médecins ont des expériences contrastées.
Stéphanie* est gynécologue à Grenoble. A l'hôpital, elle s'occupe des consultations, mais pas seulement. "Je fais des IVG pour dépanner, quand c'est une patiente que je connais bien ou quand les confrères sont en vacances" raconte Stéphanie. Son service est bien organisé. Les délais de consultation et d'intervention pour un avortement sont corrects. "Et parmi mes confrères, je n'ai jamais été confrontée à un membre du personnel soignant qui soit anti-IVG ou qui dissuade les patientes d'avorter" se réjouit Stéphanie.
Des comportements limites, Éric, gynécologue à Lyon en a vu pendant son internat. "Il y a des médecins qui insistent pour faire écouter le cœur du bébé aux patientes. Ou ils leurs donnent des photos de l'échographie du fœtus" raconte le jeune médecin. L'information fournie aux patientes est cruciale pour qu'elles puissent faire leur choix en toute sérénité. "C'est pour ça que je suis vraiment contente du lancement du site ivg.gouv.fr par Najat Vallaud-Belkacem et Marisol Touraine afin de contrer les sites de propagande" explique Stéphanie. Aucun site officiel et indépendant n'avait été créé auparavant.
*Le prénom a été modifié.
Coralie Lemke
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