Investir dans la santé

Article Article

Le Président de la République l’a annoncé : le secteur de la santé contribuera à nous sortir de la crise pour dégager les 50 milliards d’économies nécessaires à la maîtrise de l’endettement.

Investir dans la santé

Il me semble normal que la santé participe à cet effort national.

Toutefois, cet effort ne doit pas faire oublier qu’avant d’être une charge pour nos finances, notre système de santé est d’abord un vecteur de compétitivité et sera aussi l’un des moteurs de la croissance et des emplois de demain. Le rapport Lauvergeon confirme cette analyse en mettant en évidence qu’en 2030, ce secteur représentera près de 20 % de la richesse nationale. Pour s’en convaincre il suffit de considérer le nombre d’emplois créés dans les pépinières d’innovation en santé telles que Paris Biotech par exemple, ou encore de lire les conclusions d’une récente étude de la chambre de commerce de Nice1 : cette dernière démontre que pour 570 millions d’euros alloués au CHU azuréen, c'est 1,456 milliard d’euros qui est généré au profit de l’économie locale et 16 397 emplois qui sont induits !

Les établissements de santé, publics comme privés, devront jouer un rôle majeur dans ce mouvement, en s’ouvrant davantage à leur environnement et en accélérant leurs coopérations. Dans cette période de crise, les investissements en santé revêtent une dimension stratégique. Ils ne peuvent pas être ralentis car ils nous permettront de sortir la tête de l'eau.

Avec les Plans Hôpital 2007 et 2012, notre pays a pu engager une forte modernisation du parc hospitalier et des cliniques. Elle reste toutefois inachevée et les besoins demeurent importants. J’appelle aujourd’hui nos gouvernants à définir une nouvelle ambition et une nouvelle stratégie pour nos investissements.

1/ En réformant leur gouvernance d’abord : au lieu de la mise sous contrôle centralisé des investissements auxquels se livrent aujourd’hui les pouvoirs publics j’appelle, à l’inverse, les acteurs de santé de terrain à s’organiser et à définir ensemble, de façon concertée et à l’échelle de leurs territoires, les investissements nécessaires.

2/ En réformant le financement de ces investissements, ensuite : les règles les régissant doivent être clarifiées, les sources de financement diversifiées, en ayant par exemple recours aux dons privés, à l’instar des pays étrangers. Enfin, l’efficience des investissements doit être mieux évaluée a posteriori, pour optimiser et analyser l’utilisation des fonds et aider les acteurs de terrain à exercer leurs responsabilités.

S'ils sont appliqués avec constance et vision, ces quelques principes peuvent aider notre système de santé à poursuivre sa modernisation et contribuer à la croissance de la France.

* Gérard Larcher est sénateur-maire de Rambouillet et président du Cercle Santé Innovation.

Source:

1. Étude d’impact du CHU de Nice, Observatoire économique Sirius de la chambre de commerce et d’industrie Nice-C^ote d’Azur, septembre 2013.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers