Infirmier référent : il y aura bien un décret, n’en déplaise à l’Ordre des médecins

Interpellé par la Fédération nationale des infirmiers (FNI), Yannick Neuder a répondu dans un courrier en date du 31 juillet : « Soyez certain, Monsieur le Président (de la FNI, ndlr) que je veillerai personnellement à ce que cette régularisation intervienne dans des délais maîtrisés et dans un esprit de concertation avec l’ensemble des parties prenantes ». Et de préciser : « J’ai d’ores et déjà demandé à mes services de reprendre la procédure ».

Par ailleurs, « toutes les autres dispositions (…) restent applicables, en particulier celles permettant la déclaration par les assurés de leur infirmier référent auprès de l’Assurance maladie. Cette décision n’a donc pas d’impact direct sur les discussions conventionnelles à venir avec les infirmiers libéraux », a précisé Yannick Neuder dans son courrier. 

Tensions ravivées

À l’origine de cette lettre, la récente décision du Conseil d’État d’annuler la partie du décret de juin 2024, qui instaure le nouveau statut d’infirmer référent pour les patients atteints d’affection longue durée (ALD). 

La haute juridiction avait été saisie par l’Ordre des médecins, qui avait relevé un vice de procédure, estimant que le gouvernement aurait dû consulter le Haut conseil des professions paramédicales (HCPP) avant de prendre le décret. Une argumentation validée par le Conseil d’État. 

Cette annulation a immédiatement fait bondir les représentants des infirmiers, qui ont dénoncé le « corporatisme dogmatique » de l’Ordre des médecins, et son « hostilité » à l’autonomisation des paramédicaux. 

De son côté, l’instance médicale assume : seul le médecin doit rester « la clef de voûte » de la coordination des soins.

D’ailleurs, l’Ordre compte poursuivre sa croisade juridique contre l’extension des compétences des paramédicaux. Il a annoncé récemment avoir engagé un recours devant le Conseil d’État contre l’arrêté du 25 avril qui définit le nouveau champ de prescription des infirmiers en pratique avancée (IPA). 

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Yannick Neuder, lui, voit en ces évolutions réglementaires « une logique de complémentarité et de collaboration » entre les différentes professions médicales et paramédicales, a-t-il écrit dans son courrier, réaffirmant également son « engagement constant en faveur de la reconnaissance du rôle essentiel des infirmiers » dans le système de santé.