
© Midjourney X What's up Doc
Le site, nommé Stop-Travail, a été repéré à l’été 2024 par les gendarmes de l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI). Il proposait un arrêt de travail « pour un jour à un mois » moyennant 9 €.
Selon les informations du Parisien, il suffisait de répondre à quelques questions — lieu de résidence, secteur d’activité — pour recevoir un document signé d’un médecin proche du domicile de l’utilisateur.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/un-site-internet-propose-des-arrets-maladie-la-carte
Dans les messages figurant sur le site, on pouvait lire : « L’arrêt maladie qui vous a été délivré […] vous permet de recevoir une indemnisation de la part de votre caisse de Sécurité sociale », ou encore la possibilité de choisir sa maladie dans une liste : « mal de dos », « stress », « rhume », entre autres.
Pour rendre les certificats crédibles, le jeune homme de 22 ans aurait usurpé l’identité de médecins en récupérant leurs données sur Internet. Aucun contact avec un professionnel de santé n’était requis : il ne restait plus aux utilisateurs qu’à remettre l’arrêt à leur employeur.
Les 280 000€ perçus par l'homme ont été saisis
Selon les enquêteurs, plus de 45 000 personnes se sont inscrites sur le site, immatriculé au Danemark pour compliquer les investigations. Et au moins 25 000 certificats auraient été effectivement envoyés.
Le créateur présumé du site a été interpellé le 27 janvier 2025, puis relâché. L’enquête est désormais entre les mains du parquet de Mont-de-Marsan. Les sommes perçues — environ 280 000 € — ont été saisies, mais le préjudice global pour l’Assurance maladie pourrait atteindre plusieurs millions d’euros.
L’affaire pourrait avoir des répercussions juridiques multiples. L’Assurance maladie pourrait tenter de se retourner contre les employeurs ou les bénéficiaires des arrêts frauduleux.
Autre enjeu : les médecins dont l’identité a été utilisée à leur insu. Une situation qui interroge sur la sécurité des données professionnelles disponibles en ligne.
Source:
Le Parisien
A voir aussi

Affaire Péchier : comment ses confrères anesthésistes ont vécu de « perdre » des patients, sans comprendre

Ophtalmologiste marseillais : des patients mutilés de la vue dénoncent des pratiques graves

Affaire du Plavix : Sanofi doit verser 150 millions d’euros à l’Assurance maladie

Savoie : 17 cas de légionellose détectés dont cinq personnes hospitalisées et un décès

Un médecin tunisien de l’hôpital de Rambouillet menacé d’expulsion, sur fond de réforme des PADHUE

« Je n’ai jamais méprisé les infirmiers, nous nous expliquerons devant le Conseil de l’Ordre » : Dr Arnaud Chiche s’exprime sur la plainte des syndicats d’infirmiers à son encontre
