Grève illimitée : Les praticiens hospitaliers tapent du poing sur la table !

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Après avoir longtemps tiré la sonnette d’alarme, les praticiens hospitaliers passent à l’action. À partir de ce 11 janvier, la SNPHARE, soutenue par de nombreux autres syndicats, appelle à la grève illimitée !
 

Grève illimitée : Les praticiens hospitaliers tapent du poing sur la table !

Les praticiens hospitaliers sont vent debout. À partir de ce 11 janvier, c’est la grève illimitée qui leur est recommandée par la SNPHARE. Leur objectif ? « Que tous les praticiens hospitaliers soient sur la même grille d’ancienneté », nous détaille la présidente du syndicat, le Dr Anne Geffroy-Wernet.
 
Une revendication forte portée depuis de long mois par le syndicat, qui fait suite à la décision impopulaire du gouvernement de remanier les échelons des praticiens hospitaliers. « Les deux mesures dites d’attractivité, visant les débuts et fins de carrières, souffrent d’un énorme problème : celui du reclassement des praticiens hospitaliers, faisant perdre à l’ensemble des praticiens nommés avant 2020 4 ans d’ancienneté vis-à-vis de ceux nommés à partir de cette année », écrivait déjà le syndicat début décembre. Une « anomalie » qui pèse sur le salaire des praticiens hospitaliers jusqu’à la fin de leur carrière.
 
Une mesure, pensée pour relancer l’attractivité de l’hôpital public, qui ferait fuir ceux déjà en poste selon la Présidente. « Nous n’arrivons pas à retenir les jeunes qui étaient déjà là depuis deux-trois ans, ou les praticiens de 40-50 ans », se désole-t-elle. Une désertion et un manque de reconnaissance qui pèsent lourdement sur le moral des troupes, épuisées par les failles structurelles de l’hôpital. « Soit on sacrifie des malades car on ne les prend pas en charge, soit on les prend en charge mais moins bien », image Anne Geffroy-Wernet, qui se souvient d’avoir elle-même enchaîné trois gardes en cinq jours durant la période des fêtes.
 
Un ensemble de facteurs qui a poussé de nombreux syndicats et collectifs à se joindre à leurs revendications. Parmi eux ? Le Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux, l’Union Syndicale Action Praticiens Hôpital, le Syndicat National des jeunes Anesthésistes-Réanimateurs, l’Association des Médecins Urgentistes de France, Union Fédérale des Médecins, etc. Une liste non exhaustive à laquelle il faut ajouter « le collectif « Santé en Danger », mais aussi les conférences des « CME », des professeurs des universités, des sociétés savantes », indique la SNPHARE dans un communiqué.  « De manière assez spontanée, ils nous ont dit qu’ils nous soutenaient à 1000 % », indique Anne Geffroy-Wernet.  
 
Une grève massive donc qui devrait faire des remous à l’hôpital, à en croire la Présidente. « Dans des spécialités médicales où il y a habituellement peu de grévistes, il y a cette fois un taux important, souligne-t-elle. En médecine nucléaire par exemple, il y a six grévistes sur six ! Je n’ai jamais vu ça ». Une mobilisation à laquelle il faut ajouter celle des professionnels contraints de se limiter à une heure de grève pour assurer la permanence des soins. « Dans les plateaux techniques de réanimation notamment, il y a 100 % de grévistes mais ils ne font grève qu’une heure pour pouvoir continuer à faire tourner les services », indique la Présidente de la SNPHARE.
 
Au travers de cette mobilisation, les nombreux grévistes n’espèrent qu’une chose : enfin obtenir l’égalité entre les praticiens hospitaliers. Un résultat qui pourrait être atteint grâce au déblocage de moins d’un demi-milliard d’euros selon les calculs du syndicat. « L’État a pu sortir des milliards d’euros pour ceux qui n’avaient pas pu travailler pendant la crise sanitaire. Est-ce qu’il ne peut pas sortir 400 millions pour ceux qui ont, eux, travaillé à sauver le plus de gens possible ? », s’interroge la présidente.  

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