Fin de la « puff » votée à l’Assemblée : 5 choses à savoir sur la cigarette électronique

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Objet de restrictions dans de nombreux pays, la e-cigarette devrait être interdite en France sous sa forme jetable ("puff"), selon une proposition de loi adoptée à l'unanimité ce lundi à l'Assemblée nationale.

Fin de la « puff » votée à l’Assemblée : 5 choses à savoir sur la cigarette électronique

© iStock

Qu'elle soit jetable ou rechargeable, la cigarette électronique, avec ses nuages de vapeur parfumée, s'est imposée en 20 ans comme substitut du tabac classique et comme nouveau produit addictogène. Voici quelques rappels sur sa composition et sa législation à travers le monde.

1. Elle ne contient ni goudron ni monoxyde de carbone

La e-cigarette a été inventée au début des années 2000 par Hon Lik, un pharmacien bricoleur du nord-est de la Chine, obsédé par l'idée d'arrêter de fumer.

Elle ne dégage ni goudron ni monoxyde de carbone, les deux éléments les plus nocifs de la fumée de tabac qui provoquent cancers et maladies cardiovasculaires.

Une vapoteuse émet, par chauffage d'un liquide composé de propylène glycol et/ou de glycérol ainsi que de nicotine et d'essences aromatiques, un aérosol qui est inhalé.

2. La « puff » : une aberration en terme de santé publique et d'écologie

La puff, version jetable ("puff" signifie bouffée en anglais, ce nom vient d'une marque pionnière américaine) est très populaire chez les jeunes : en France, elles se vendent à l'unité dans les bureaux de tabac, légalement aux seuls plus de 18 ans.

Leurs arômes "évoquent l'enfance, chocolat, fraise" et leurs "couleurs flashy se confondent facilement dans une trousse avec des stabilos", déplore la députée écologiste Francesca Pasquini à l'origine de la proposition de loi pour les interdire.

C'est une "aberration" en matière de santé publique et "une catastrophe pour l'environnement": elles contiennent une batterie en lithium "qui finit à la poubelle", selon la députée.

L'Australie a déjà annoncé l'interdiction des importations des e-cigarettes jetables au 1er janvier 2024.

3. Un produit nocif et addictif pour l'OMS 

La cigarette électronique est appréciée par certains comme outil pour arrêter ou limiter la consommation de tabac, mais aux yeux de l'OMS, elle reste un produit "nocif" de part la nicotine - produit addictif - qu'elle dispense.

Elle peut constituer pour des jeunes qui n'ont jamais fumé une porte d'entrée vers le tabac, d'autant que "le marketing (...) cible les enfants et jeunes (...) en proposant des arômes attrayants", souligne l'OMS, qui estime que les études pour évaluer l'efficacité de la e-cigarette dans l'arrêt du tabac "ne sont pas concluantes".

4. Près de 3 millions de vapoteurs en France 

La France compterait entre deux et trois millions de vapoteurs (estimation de Santé publique France 2022). Concernant les jeunes, les données des enquêtes ESCAPAD de l'OFDT (Observatoire Français des Drogues et Tendances Addictives) relèvent que "l’usage de la cigarette électronique à 17 ans est en très nette progression entre 2017 et 2022 : l’expérimentation est ainsi passée de 52,4 % à 56,9 % et l’usage quotidien a triplé, progressant de 1,9 % à 6,2 %. Si l’augmentation concerne les garçons et les filles, les évolutions constatées parmi ces dernières sont particulièrement remarquables : 19 points supplémentaires pour l’usage récent et un niveau d’usage quotidien multiplié par six sur la période (6,3 % contre 0,9 %).

En 2022, 41,2 % des 18-75 ans déclarent avoir déjà expérimenté la cigarette électronique. La prévalence du vapotage quotidien s’élève à 5,5 %. Elle ne varie pas de façon significative par rapport à 2021, mais une tendance à la hausse est observée depuis 2016 (2,5% de vapoteurs quotidiens en 2016)."

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-danemark-veut-tout-bonnement-interdire-le-tabac-la-nouvelle-generation

5. Elle est interdite dans 34 pays 

Après une période de laisser faire et de flou réglementaire, les législations se sont durcies face au vapotage.

Aujourd'hui, 34 pays, représentant 2,5 milliards de personnes, interdisent la vente des cigarettes électroniques (rapport 2023 de l'OMS sur le tabac). Parmi lesquels, l'Inde, grand producteur de tabac, le Brésil, le Mexique ou encore la Thaïlande. En Europe, seule la Norvège interdit la vente des e-cigarettes.

Dans 87 autres pays, représentant 3,3 milliards de personnes, la cigarette électronique est soumise à des restrictions comme l'interdiction de vente aux mineurs, de publicité ou de vapotage dans les lieux publics fermés. Presque tous les pays européens se trouvent dans cette catégorie.

Avec AFP

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