Pr Guy Vallancien.
© Capture Youtube
Son constat est sans appel : « Axé quasi uniquement sur le seul soin, notre système boiteux coûte inutilement cher pour des résultats médiocres ». Le praticien compare notamment la France à la Suède : « La Suède, autrement mieux organisée, ne met à la disposition de sa population que 2,1 lits d'hôpitaux pour 1 000 habitants quand la France en aligne 5,8 pour 1 000, quasi trois fois plus. Résultat ? L'espérance de vie en bonne santé des Suédois est de 72 ans, contre 65 chez les Gaulois réfractaires ! »
Des corporatismes qui freinent le changement
Guy Vallancien pointe du doigt l'immobilisme des différents acteurs : « A longueur de journée, les syndicats hospitaliers scandent 'plus de lits, plus de personnel, plus d'argent' sans jamais remettre en cause le trop-plein d'établissements à l'activité médiocre. La médecine libérale, de son côté, au cri de 'touche pas à ma liberté d'installation et de prescription !', refuse de réviser ses modalités d'exercice d'un autre âge. »
Quatre axes de réforme
Face à ce constat, l'auteur propose quatre pistes de réforme radicales :
- Réduire le nombre d'hôpitaux en créant des « Cités Santé » de premier recours dans les locaux laissés vacants
- Adopter une tarification à l'activité mais réellement basée sur l'évaluation de la qualité des soins
- Repenser la médecine libérale pour un maillage territorial adapté à l’importance de la population
- Intégrer pleinement les nouvelles technologies comme l’IA dans les politiques de Santé
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/un-patron-pas-comme-les-autres-portrait-de-guy-vallancien
La fin de la médecine libérale traditionnelle et de la liberté d’installation
Guy Vallancien est particulièrement critique envers la médecine libérale : « La médecine libérale, telle que la défendent certains syndicats, agonise. La jeune génération de médecins préfère majoritairement le salariat ou la rémunération au forfait horaire et à la capitation plutôt qu'à l'acte ». Il conclut par cette proposition choc : « La liberté d'installation doit disparaître comme c'est déjà le cas pour les pharmaciens et les infirmiers, permettant un maillage territorial adapté à l'importance de la population ».
100% d'accord avec ca !!
Axé quasi uniquement sur le seul soin, notre système boiteux coûte inutilement cher pour des résultats médiocres
Il faut une refonte de notre système et non des mesurettes qui finissent par devenir plus couteuse set inefficaces
"La jeune génération de médecins préfère majoritairement le salariat ou la rémunération au forfait horaire et à la capitation plutôt qu'à l'acte ».
N'importe quoi !
Peut-être faudrait-il qu'il sorte de sa tour d'ivoire pour les rencontrer ces jeunes médecins...
Le mouvement "Médecins pour demain" essentiellement crée et composé de jeunes médecins lui dira exactement le contraire. Ils préfèrent un acte à sa juste valeur qui permet d'investir dans l'exercice de leur métier. Sans acte à la hauteur des enjeux, ils se rabattent sur le salariat ce qui évite les frais d'installation, des loyers élevés, les factures d'électricité etc...
Aucune étude ou enquête confirme ce qu'il dit.
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