Fichage des gilets jaunes : l'Ordre des médecins demande des comptes

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Après l'indignation de médecins sur Twitter, quant au fichage de gilets jaunes dans les hôpitaux de l'AP-HP, le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) vient de saisir la direction générale de la santé (DGS) ainsi que la commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) pour savoir si tout est bien dans les clous...

Fichage des gilets jaunes : l'Ordre des médecins demande des comptes

Les inquiétudes du Dr Gérald Kierzek, interrogé par WUD dimanche dernier et qui avait fait part de son émotion quant au « fichage » des gilets jaunes blessés dans les établissements publics de santé, semblent partagées. Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) vient de publier un communiqué pour annoncer qu’il avait saisi la direction générale de la santé (DGS) et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) dès le 15 avril, soit au lendemain de l’indignation de médecins sur le Twitter, dont les Drs Kierzek et Marty, entre autres.

« Le Conseil national de l’Ordre des médecins a été alerté par des Conseils départementaux de l’Ordre et par des médecins, notamment responsables de départements d’information médicale ou de services d’urgence, de l’utilisation faite du système d’identification unique des victimes Si-Vic dans le cadre du mouvement social des gilets jaunes », annonce sobrement l’Ordre des médecins. Entre temps, Le Canard enchainé avait publié un article ce 17 avril pour confirmer que la direction de l’AP-HP avait bien demandé à l’ensemble des hôpitaux de faire remonter l’identité des gilets jaunes blessés lors des manifestations.

 

Dans un premier temps, la direction de l’AP-HP, par la voix de son directeur général Martin Hirsch, avait banalisé l’usage de ce fichier, tout en assurant que le secret médical était préservé :

Le fichier Si-Vic, utilisé dans le cas présent pour le fichage des gilets jaunes, avait été mis en place au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, et n’avait pour finalité qu’une meilleure identification des victimes d’attentat. Ce fichier est consultable aussi bien par les autorités sanitaires que par le ministère de l’Intérieur. Et c’est là que le bât blesse : à quoi bon ficher des gilets jaunes sur un document qui sera partagé par les agences régionales de santé (ARS) ainsi que par le ministère de l’Intérieur ?

C’est ce qu’essaie de comprendre le Cnom : « Rappelant que la finalité de SI-VIC est le dénombrement, l’aide à l’identification et le suivi des victimes dans une situation sanitaire exceptionnelle, l’Ordre a demandé à la DGS de lui apporter toutes précisions utiles au sujet de son déploiement dans le contexte du mouvement social dit des gilets jaunes. » La saisie de la Cnil permet d’avoir l’avis de cette instance indépendante sur l’extension de l’usage du fichier SI-Vic.

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