Expert-visiteur pour la HAS : Un poste de terrain

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Plusieurs fois par an aux quatre coins de l’Hexagone, les experts-visiteurs se rendent dans les établissements de santé publics et privés. Leur mission ? Leur allouer (ou non) la certification pour la qualité des soins grâce à une expertise d’audit basée sur leur métier de professionnel de santé.

Expert-visiteur pour la HAS : Un poste de terrain

Cela fait dix-huit ans que le Dr Simone Nerome arpente les couloirs des établissements de santé publics ou privés, affublée de sa casquette d’experte-visiteuse. Une mission confiée par la Haute Autorité de Santé qui tient à cœur de cette médecin hygiéniste de l’Hôpital Bichat (AP-HP). « En tant que médecin hygiéniste, je suis très sensible à cette démarche d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins », nous confie-t-elle. Une motivation profonde, également soutenue par son envie de travailler avec de nouveaux acteurs, qui perdure à l'heure de la mise en place de la nouvelle certification des établissements de soins développée par la HAS

Une mission de terrain 
 
« Pendant les visites, nous sommes une équipe composée en général d’un médecin, d’un soignant et d’un gestionnaire », nous détaille-t-elle. Une jolie troupe, renouvelée pour chaque processus de certification, qu’elle retrouve trois à quatre fois par an. « La HAS nous propose une visite sur une période donnée, livre Simone Nerome. Avec la nouvelle certification, les établissements dans lequel nous réalisons l’audit doivent se situer à plus de 50 km de notre lieu d’exercice ». Une règle de conduite à laquelle il faut ajouter l’impérieuse obligation de remplir une Déclaration Publique d’Intérêts sur le site du ministère de la Santé. « Ensuite, la visite en tant que telle se passe en deux temps », explique le médecin. D’abord, la rencontre avec les autres experts-visiteurs qui donne lieu à une réunion de préparation. « On débriefe sur les points à aborder lors de la visite, on relit les documents comme la politique qualité ou encore le projet de l’établissement et on se penche ensemble sur le calendrier de visite… », explique brièvement la spécialiste. Une réunion au sommet suivie dès le lendemain matin par la découverte de l’établissement, de ses acteurs et de ses modes de fonctionnement. « Dans l’ancienne certification, chaque expert visiteur était un peu référent d’une thématique. Par exemple, un expert était chargé de l’ensemble du circuit du médicament, explicite l’experte-visiteuse. Désormais, on va être beaucoup plus polyvalent ». Au programme ? Des visites d’expertise autour de trois thématiques phares, le patient, les équipes de soins et l’établissement. Un passage au crible des pratiques des Hôpitaux qui peut durer de deux à dix jours en fonction de la taille des structures. « Chaque jour est payé environ 150 euros », détaille le' Simone Nerome.

Une phase de candidature
 
Avant d’obtenir ce profil d’expert cependant, une phase de candidature, ouverte aux médecins, pharmaciens, directeurs, soignants, et autres cadres hospitaliers ayant trois ans d'exercice, est nécessaire. « Il vous sera demandé de compléter un dossier de candidature en ligne et de télécharger votre CV, rédiger une vingtaine de lignes sur votre motivation et de joindre impérativement l’accord de votre directeur [ou l’] avis du président de CME pour les médecins », détaille la HAS, qui renouvelle ses experts-visiteurs à 50 % cette année. Et Simone Nerome de compléter : « Il y a un pré-requis. Il faut avoir travaillé dans des projets transversaux en lien avec la qualité et la sécurité des soins ». Un recrutement qui permet d’accéder à trois types de postes : celui d’expert-visiteur, celui de coordonnateur, qui, en complément de sa mission initiale, est chargé de manager l’équipe, et, pour finir, le médecin patients-traceurs. Une nouvelle fiche de poste, axée uniquement sur la méthode patients-traceurs, qui fait son entrée au processus de certification en 2021.  « Ça lui permet de ne se libérer qu’un à deux jours par an », souligne Simone Nerome qui y voit la volonté de la HAS de « médicaliser » plus encore le processus de certification.

Un savoir-faire, au bénéfice d'un savoir-être
 
« À l’issue de ces premières étapes de recrutement, on a ensuite une formation organisée par la Haute Autorité de Santé », détaille l’experte-visiteuse. L’idée ? Leur donner les clefs pour s’approprier le référentiel et la posture d’auditeur. Dans le cadre de la nouvelle certification, cette experte-visiteuse sénior retrouve elle aussi les bancs de l’école. « Nos modules de formation ont commencé, atteste-t-elle. Pour le moment, c’est à distance ». Un ensemble de savoir qui, en plus d’être utile pendant la visite, peut également être utilisé au bénéfice de son propre lieu d’exercice. « Forcément, on exploite nos compétences d’expert-visiteur dans nos propres établissements », convient Simone Nerome. 
 

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