Ennui de folie

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Ciné week-end: Oppression, de F. Blackburn (sortie le 30 novembre 2016)

Ennui de folie

Recluse dans sa grande maison au fin fond du grand nord américain, une pédopsychologue partage son temps entre ses consultations à domicile et le nursing de son beau-fils, devenu tétraplégique suite à un AVP qui a coûté la vie à son mari. Quand un de ses jeunes patients disparaît, elle commence à présenter des terreurs nocturnes qui se transforment rapidement en hallucinations...

Oppression 
(ne rendons pas justice au publiciste qui ne s'est pas foulé pour trouver ce titre aussi banal que l'œuvre) appartient à une catégorie de films aussi désuète que casse-gueule : le psychothriller. Ceux-ci reposent souvent sur une histoire aux limites floues, dont le dénouement - qui se doit d'être surprenant pour que le film soit réussi - permettra de trancher entre phénomènes paranormaux, authentique folie ou franche manipulation. Avouons-le, cela fait bien longtemps que nous n'avons pas été scotchés par ce genre de films. Il faut remonter à Donnie Darko ou, plus loin encore, à Rosemary's Baby...

On attendait pourtant autre chose que l'immense ennui qui nous a contaminé pendant les deux tiers du film. L'impatience de voir surgir le coup de théâtre final tenait en effet bien plus à la lassitude d'assister à une réalisation saturée par la banalité et à des dialogues indigents qu'à l'envie de découvrir la fin. Impardonnable...

Les dernières scènes nous ont (un peu) permis de nous réveiller, mais là encore, que de références, que de déjà vu...Il faudrait expliquer aux jeunes cinéastes que Shining était efficace parce que justement personne ou presque n'avait mis en scène un film d'horreur comme Kubrick. Quant à l'épilogue, bien guimauve comme il se doit en cette période de Noël, il insinue, hélas probablement involontairement, des hypothèses psychopathologiques bien glauques promptes à exciter un psychanalyste. Déjà à la limite du ronflement, nous n'avons pu hélas dépasser le stade du rire dans notre effort d'analyse clinique...

Source:

Guillaume de la Chapelle

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