Encouragements

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Ciné week-end: Le Nouveau, de R. Rosenberg (sortie le 23 décembre 2015)

Encouragements

Voici un film dont le titre est trompeur. Peut-être est-ce lié au battage médiatique - justifié, au vu de ses qualités - à son endroit, qui l'annonce comme le renouveau du teen movie à la française. Ou à son réalisateur, dernier né de la famille du cinéma français, dont la fraîcheur imprime la pellicule. Mais enfin l'on peut se demander ce qu'il y a de nouveau dans cette chronique alerte d'une bande de gamins tentant de survivre à la cruelle épreuve initiatique de l'intégration dans leur salle de classe.

Et si c'était cela, le message du Nouveau? A force de toujours vouloir faire moderne, d'essayer de se mettre au prétendu niveau du public auquel ils sont censés s'adresser, les producteurs et réalisateurs de films pour ados semblent avoir oublié le caractère immanent de la pré-adolescence. La nouveauté, c'est finalement un retour aux sources salutaire, filmé simplement, rendant ses lettres de noblesse à la chronique sans essayer de faire plus que ce qu'il veut être: une tranche de vie. 

En cela, la manière de filmer, la primauté laissée à la description cinématographique des personnages (leur caractère mais aussi leur rapport au physique, omniprésent) plus qu'à la structuralité du récit, sont en cohérence avec la communication et le langage heurtés de l'adolescent, quand la pulsionnalité entre en collision voire en conflit avec le souci constant de s'intégrer et de trouver sa place. 

La scène la plus réussie du film est probablement cette fête théoriquement ratée qui va permettre à Benoît de se rapprocher des "laissés pour compte" de sa classe. Voir naître leur amitié, au-delà de toutes leurs entraves, restera un délicieux moment. Alors, au-delà des concepts à la mode de phobie ou de harcèlement scolaires, certes basés sur une indéniable réalité, mais dont on craignait qu'ils soient lourdement évoqués, on prend plaisir à se remémorer nos propres années collège, dans ce qu'elles recèlent d'inestimable: la découverte de soi.

Source:

Guillaume de la Chapelle

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