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Un été compliqué pour la florissante plateforme Doctolib. Après une première polémique, il y a quelques jours sur le référencement des naturopathes, dont certains au profil plus que controversé, une nouvelle crise, plus grave encore se profile.
Malgré les 17 comptes supprimés, et le travail de fond qui est censé être engagé sur le tri, désormais, des professionnels, Doctolib n'en a pas fini avec les déboires.
Selon la cellule d’investigation de Radio France, deux faux médecins, deux psychiatres, étaient inscrits sur la plateforme. Le paquet de Paris a ouvert une enquête en juillet pour « exercice illégal de la médecine ». Une patiente qui avait voulu consulter ces faux médecins a levé le lièvre, a dénoncé les faits et porté plainte.
Cette maman de deux enfants sous Ritaline cherchait à renouveler leur ordonnance pendant les congés de leur psychiatre référent. Elle tombe, sur Doctolib, sur le profil de David Cantat et sa remplaçante Laura Smith.
Elle prend rendez-vous. La consultation est ubuesque, la fausse psychiatre prétend un problème technique pour que les échanges se passent sur WhatsApp, elle ne sait pas de quoi elle parle, tout est très confus. A l’issue du rendez-vous. La mère de famille reçoit une feuille de soins, mais pas d’ordonnance.
C’est là que prise de doute, elle fait opposition sur sa carte bancaire, mais trop tard pour les dossiers médicaux de ses enfants, transmis avant la consultation à la fausse psychiatre via Doctolib.
L’ordre des médecins de l’Hérault a également déposé plainte
Elle prévient Doctolib le 21 juin, avant de porter plainte. Elle signale l’incident à son psychiatre à son retour de vacances. Le médecin voyant que les faux profils figurent toujours sur Doctolib prévient la plateforme qui lui répond qu’elle laisse un délai de 15 jours après l’inscription afin de réceptionner les pièces justificatives dans le cadre d’une vérification du droit d’exercer. C’est donc pendant qu’ils étaient en cours d’installation que David Cantat et Laura Smith ont pu donner des consultations via Doctolib.
Prévenu, l’Ordre des médecins de l’Hérault a également déposé plainte.
Doctolib s’est expliqué, répondant aux questions de la cellule investigation de Radio France : « Depuis que nous avons eu connaissance de cette affaire, nous travaillons à renforcer nos procédures de contrôle de telle sorte qu’aucun praticien ne puisse utiliser nos services tant que son identité et son droit d’exercer n’ont pas été vérifiés ».
Hier dans un communiqué, Doctolib est allé encore plus loin annonçant « le renforcement des procédures de vérification des professionnels référencés » indiquant que désormais un médecin ne peut plus proposer de consultation sur la plateforme tant que son droit d’exercer n’a pas été vérifié.
Sur les « praticiens non réglementés », Doctolib rappelle qu’ils ne sont que 3% des praticiens référencés et qu’ils ne représentent que 0,3% des rendez-vous pris.