Coronavirus et 49.3: le nouveau cocktail anti-démocratique ?

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L’usage de l’article 49-3 de la constitution pour adopter à la va-vite la réforme des retraites, en pleine crise du coronavirus, a suscité la colère de certains professionnels de santé. À l’image de l’UFML-S ou du collectif Inter-Blocs. Ce dernier considère en effet que l’interdiction de se rassembler dans certains lieux confinés et en extérieur, limitera désormais toute forme de contestation.

Coronavirus et 49.3: le nouveau cocktail anti-démocratique ?

Ce samedi 29 février, lors d’un conseil des ministres exceptionnel, initialement consacré à la seule gestion du Covid-19, le gouvernement a profité de l’occasion pour inscrire à l’ordre du jour le 49.3
 
Or, en faisant son usage pour accélérer l’adoption de la réforme des retraites, le gouvernement « plante un couteau dans le dos des médecins libéraux en pleine épidémie de coronavirus », estime l’UFML-S dans un communiqué daté du 1er mars.
 
Le syndicat dénonce en effet la « méthode », alors qu’il n’y a « aucune urgence à adopter ce texte qui va baisser les pensions des médecins de 33 %, diminuer l’attractivité d’une profession qui connaît un taux de burn out de près de 50 % et accroître les déserts médicaux ».

Les libéraux dans la tourmente

L’UFML-S considère donc que la médecine libérale se retrouve « dans la tourmente face à deux problèmes qui surviennent au même moment » : la crise du coronavirus et l’usage du 49.3.
 
Et d’ajouter : « Face au risque de voir leurs effectifs gravement diminuer en cas de crise sanitaire du fait de l’étatisation de leur système de retraite, dont le niveau dépendra d’une valeur de point flottante, l’UFML-S appelle les médecins à se lever ».
 
Enfin, comme les toutes les organisations membres du collectif SOS retraites, le syndicat a décidé d’attaquer en constitutionnalité le projet de réforme des retraites du gouvernement.
 
Du côté du collectif Inter-Blocs, on dénonce « la propagandémie Covid-49.3 » qui « s'invite en plein débat sur les retraites, affole les français et met en péril notre démocratie ». Et d’ajouter : « Toutes les mobilisations et grèves seront interdites. Le 49.3 pourra être appliqué sans contestation possible et visible grâce à la propagandémie en marche ».

Le collectif fait allusion à l’interdiction de se rassembler dans certains lieux confinés et en extérieur. Les rassemblements en milieu confiné de plus de 5 000 personnes seront annulés jusqu’à nouvel ordre dans toute la France. D’autres rassemblements en milieu ouvert seront également interdits quand ils occasionnent « des mélanges avec des populations issues de zones où le virus circule », explique Le Monde.
 
« Nous avons intérêt à éviter la réunion de populations venant du monde entier pour limiter la propagation du coronavirus. Nous avons notamment décidé d’interdire les réunions de plus de 5 000 personnes dans des milieux confinés », a en effet déclaré Edouard Philippe samedi soir, au journal de 20h de TF1.

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