Commun Boomerang

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Ciné week-end: Boomerang, de F. Favrat (sortie le 23 septembre 2015)

Commun Boomerang

Boomerang est tiré du roman éponyme de Tatiana de Rosnay. Son best-seller, Elle s’appelait Sarah, avait pour point de départ un douloureux secret de famille. Et sa récente biographie de Daphné du Maurier, auteur du célèbre Rebecca dont Hitchcock tirera un chef-d’œuvre, confirme son goût pour le thriller familial, genre littéraire et cinématographique en soi.

François Favrat n’est pas Hitchcock, tout comme de Rosnay ne se hisse probablement pas au niveau de du Maurier. Mais tout de même…On ne peut qu’infiniment regretter qu’à partir d’une trame somme toute réussie, le film qui en est tiré soit la plupart du temps si fade et si peu inspiré. Passons sur la mise en scène – tellement classique qu’elle en paraît inexistante – et sur un jeu d’acteurs très inégal – si Laurent Laffitte réussit peu à peu à incarner la fragilité d’enfant de son personnage et Audrey Dana étonne de spontanéité dans un rôle très secondaire, Mélanie Laurent, Bulle Ogier et Wladimir Yordanoff surjouent comme dans une médiocre saga de TF1. Pour filer la métaphore avec le côté mauvais feuilleton télé, on ronge notre frein de voir le passage du Gois, si propice au mystère et au romanesque,  totalement laissé de côté dans la mise en scène alors qu’il est au cœur du dispositif scénaristique. Grande déception, donc…

Mais aussi colère de voir que le film, qui se veut pédagogue quant aux désastres collatéraux engendrés par les non-dits familiaux, démarre sur une quasi tentative de suicide – et d’homicide involontaire ! - très égoïste, et jamais identifiée comme telle,  dont les protagonistes, un frère et une sœur, sortiront totalement indemnes psychiquement,  sans rancœur ni culpabilité aucune, et bien sûr sans jamais en reparler. Le frère continuera comme si de rien n’était à rechercher la vérité sur sa mère et la sœur à gentiment le réprimander. Un déni de scénariste qui en dit long sur les insuffisances de ce Boomerang tout aussi maladroitement lancé que mal réceptionné !

Source:

Guillaume de la Chapelle

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