Choix des CHU, état des lieux après 3 ans

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Depuis 2013, What's up doc publie son classement des CHU choisis par les jeunes médecins après les ECN. Bilan des trois dernières années écoulées... de grandes tendances se dégagent.

Choix des CHU, état des lieux après 3 ans

LES PREMIERS DE LA CLASSE

Lyon reste un CHU de choix pour les internes. Premier du classement en 2013 et 2014, les Hospices Civils perdent, certes, une place cette année, mais gardent la tête dans le classement général des trois dernières années. Du coup, c’est le CHU de Nantes qui prend les rênes en 2015, un CHU dans une ville très plébiscitée par ailleurs pour sa qualité de vie. Un hasard ? Certainement pas…

Les CHU en tête restent donc globalement les mêmes, avec dans le top 5, et dans l’ordre sur les trois ans : les HCL suivis des CHU de Nantes, Montpellier, Grenoble et Rennes. Les CHU de Toulouse et de Bordeaux talonnent le groupe de tête et poussent pour en faire partie. Dans l’ensemble, ces villes d’hôpitaux sont sensiblement aussi celles qui apparaissent dans le haut de classement des villes les plus adaptées aux jeunes (L’Express, 2013), ou encore aux villes où il fait bon travailler, classées par l’institut Great Place To Work en 2015 (hormis pour Grenoble).

LES DERNIERS SERONT-ILS  LES PREMIERS ?

Les derniers du classement ces 3 dernières années restent aussi plus ou moins les mêmes. Les CHU de Limoges, Reims, Poitiers stagnent, tout comme ceux d’Amiens et d’Antilles-Guyane. Classés 5 derniers entre 2013 et 2015, ils ont tous du mal à séduire les jeunes médecins. Pour autant, le fond du classement n’est pas une fatalité. La preuve en est donnée par les hôpitaux de Saint-Étienne. Avantderniers en 2013, ils sont cette année en 18e position sur les 28 CHU français. Une nouvelle fois, dans ces phénomènes d’ascension, le plus impressionnant reste celui du CHU d’Angers, qui de la 21e place en 2013, 24e en 2014, a rebondi à la 15e place en 2015 (Lire aussi l'article « CHU d'Angers, la surprise de l’année »).

DE GRANDES ENSEIGNES À LA TRAÎNE

L’AP-HP et l’AP-HM stagnent dans le classement et sont loin de se disputer les premières places… L’AP-HP descend tout doucement : 7e en 2013, en 9e position aujourd’hui. Quant à l’AP-HM, encore plus loin sur la liste, elle navigue en moyenne au 13e rang sur les trois dernières années. Les jeunes médecins ne se bousculent donc pas pour aller se former dans les deux plus grandes villes de France, là où pourtant, secondairement, les densités médicales sont élevées. En analysant de près, certaines spés préfèrent en fait toujours la Capitale : c’est le cas par exemple de la chir’ générale, de l’hémato, de la neuro ou de la santé publique où l’AP-HP fait figure de 1er choix sur les 3 ans. La spé qui plombe la note, c’est la médecine générale : l’AP-HP se situe à la 13e place dans les choix des futurs généralistes, l’AP-HM à la 18e. Sans doute, une formation qui ne privilégie guère la médecine générale. Du moins, la fâcheuse réputation de cette formation dans ces deux grands établissements entraîne un certain désaveu de la profession. Bien sûr aussi, les perspectives ultérieures d'une carrière comme généraliste, avec un niveau de vie moins important en métropole qu’en ville moyenne, influence certainement la décision des jeunes généralistes de gagner d’autres terres d’accueil en province, hors des Bouches-du-Rhône ou de l'Île-de-France.

LA SURPRISE

Le CHRU de la Réunion se maintient dans les 15 premiers choix du classement et se retrouve à la 11e place ces 3 dernières années. Au contraire, le CHU d’Antilles-Guyane truste le fond du classement sans amorcer d’ascension en 3 ans. À la Réunion, sans doute l’accueil des gens, le climat, le décalage horaire faible et bien sûr le dynamisme de l’hôpital participe à cet engouement qui profite particulièrement à la médecine générale, 10e position au général, et à l’anesthésie-réa avec une 12e place (cf. What’s Up Doc n° 18).

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