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Il est médecin épidémiologiste. Il est agrégé de mathématiques. Il coordonne un think-tank consacré aux questions de santé et de démocratie. Il s’appelle Mehdi Benchoufi et il est en train, avec un projet baptisé EchOpen, de développer un petit outil qui risque de faire parler de lui sous peu : une sonde d’échographie low-cost, qui se branche sur un smartphone ou une tablette.
Cette initiative a reçu hier soir, dans le cadre des trophées de la e-santé organisés en marge de l’université d’été de Castres, le prix des internautes. Et pour cause : elle pourrait rendre disponible une technologie souvent manquante dans des zones sous-médicalisées du monde entier, à un coût défiant toute concurrence.
L’une des originalités de ce projet qui en compte beaucoup, c’est d’être développé en open source : tout un chacun pourra l’utiliser. EchOpen est une association qui fonctionne sur un mode collaboratif et qui bénéficie du soutien de professionnels qui donnent de leur temps libre. « Grâce au modèle open source, on a levé des milliers d’heures de compétences », explique Mehdi à « What’s Up Doc ». « Facturé à l’heure, on serait déjà morts », ajoute-t-il dans un sourire.
L’heureux lauréat des trophées de la e-santé se défend de vouloir concurrencer les cabinets d’échographie qui ont investi des dizaines de milliers d’euros pour se payer des machines ultra-sophistiquée. « On n’est pas des concurrents de ces gens-là », explique-t-il : « Faire de l’orientation diagnostique pour savoir s’il y a par exemple une pathologie cardiovasculaire grave, cela peut se faire avec une qualité qui correspond à ce qu’avaient les radiologues en main au début des années 1990 ».
Le projet avance vite : « on a commencé à prototyper au mois de mars, et à ce stade on a fait un tiers de la sonde », annonce Mehdi. Et bien qu’il se défende de vouloir faire de la concurrence aux spécialistes déjà installés, son projet pourrait bien entraîner de profonds bouleversements dans la profession : EchOpen est en train de développer un module qui permet de former à l'échographie quiconque, professionnel de santé ou non, en 48h. Voilà qui est « disruptif », pour utiliser un mot en vogue en ce moment.
Source:
Adrien Renaud