Cet été, les médecins de ville étaient prêts pour les soins non programmés… parfois pour rien

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Si le pire a été évité cet été aux urgences, c'est en partie grâce aux médecins généralistes qui "ont été au rendez-vous", a assuré hier le syndicat MG France, qui regrette toutefois que les créneaux "mis à disposition pour les soins non-programmés" n'aient "pas été tous pris, loin de là".

Cet été, les médecins de ville étaient prêts pour les soins non programmés… parfois pour rien

© IStock 

"Les collègues qui ont mis à disposition des créneaux" de consultation n'ont pas forcément été sollicités pour les soins non programmés qui devaient leur être transmis par la régulation, a regretté hier Agnès Giannotti, présidente de MG France, premier syndicat de médecins généralistes lors d'une conférence de presse.

La faute, selon le syndicat, à des "logiques" de fonctionnement "trop différentes" dans certains territoires entre acteurs de médecine de ville et hospitalière.

Pour autant, le syndicat s'est réjoui des mesures de la "mission flash" sur les urgences actuellement expérimentées qui ont permis d'ouvrir le dialogue sur la prise en charge des soins non-programmés, qui "représentent 25% de l'activité des médecins traitants".

Reste notamment la question de la régulation. Cet été, le nombre d'appels passés au Samu a augmenté "de l'ordre de 20%" au niveau national, selon le ministre de la Santé François Braun. Un flux qui n'a pas toujours pu être absorbé par les équipes de régulation médicale, comprenant des médecins libéraux.

MG France appelle à ne pas oublier la médecine de ville

"Si on sort tous de nos cabinets pour réguler, qui va soigner la population ?", relève Agnès Giannotti, qui estime que tous les appels reçus n'ont pas forcément besoin d'être régulés directement par un médecin.

Alors que le Conseil national de la refondation (CNR) vient de s'ouvrir et doit esquisser les grandes lignes de la réforme du système de santé qui seront ensuite discutées lors d'une conférence des parties prenantes, MG France appelle à ne pas oublier la médecine de ville.

"Si la ville va à la catastrophe (...) c'est le système qui s'effondre", alerte sa présidente, qui prévient qu'il faudra "plus de moyens" et notamment plus d'assistants médicaux pour répondre à la crise actuelle.

Le syndicat se dit aussi totalement opposé à d'éventuelles mesures contraignantes sur le lieu d'installation des médecins, qui pourraient être proposées dans le cadre d'une réflexion sur la "lutte contre les déserts médicaux".

Avec AFP

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