C’est l’automne, saison des feuilles mortes, du Beaujolais… et des élections aux CME

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Scoop ! Les candidats ne sont pas tous de vénérables médecins aux tempes grises

C’est l’automne, saison des feuilles mortes, du Beaujolais… et des élections aux CME

Les élections aux Commissions Médicales d’Etablissement (CME) sont en cours dans les CHU français. Dans ces institutions où l’on a l’habitude de rencontrer des médecins d’un certain âge, quelques candidats veulent défendre une vision différente : celles des jeunes praticiens.

 

Alors que les arbres brunissent et que les jours raccourcissent, le petit monde des médecins hospitaliers est entré dans une tranquille ébullition : les CHU de France et de Navarre sont en ce moment en train d’élire leurs CME.

Toutes les CME du pays avaient en effet été renouvelées en novembre 2011 dans la foulée de la loi HPST. Sauf accident survenu en cours de mandat, il est maintenant temps de choisir de nouveaux représentants.

« Les élections aux CME, c’est quand même un truc de vieux… et d’hommes », nous confie sous couvert d’anonymat une ancienne directrice d’hôpital. A « What’s Up Doc », nous confirmons : pas évident de trouver de jeunes candidates pour répondre à nos questions. En revanche, nous avons assez facilement pu dénicher quelques jeunes candidats.

Le premier s’appelle Yacine Tandjaoui-Lambiotte, et il est en 4eannée de clinicat en réanimation médico-chirurgicale à l’hôpital Avicenne de Bobigny, en banlieue parisienne. Il se définit comme un fils de l’AP-HP : « Je suis né à l’AP, j’ai fait mes études à l’AP, je travaille à l’AP… ». Et il est maintenant candidat pour représenter les chefs de clinique à la CME d’Avicenne. Les électeurs avaient jusqu’à samedi dernier pour envoyer leur bulletin pour le premier tour. A l’heure où nous écrivons, Yacine n’avait pas encore les résultats.

« Je ne veux pas laisser ça à des gens qui ne pensent rien de tout ça »

Mais qu’est-il donc allé faire dans cette galère ? Il a bien remarqué que « le patron de la CME est tout-puissant pour faire nommer les gens », mais il l’assure : ce n’est pas cela qui l’intéresse au premier chef. Pour lui, le plus important, ce sont les projets stratégiques.

« Je suis très attaché au service public, à l’hôpital pour tous », déclare-t-il. A lui seul, notre GH est responsable de 40% du déficit de l’AP-HP. Mais c’est aussi le seul CHU d’un département qui fait la population de Paris intramuros. Il est important de continuer à défendre des activités moins rentables, tout en développant celles qui rapportent à l’hôpital. Je ne veux pas laisser ça à des gens qui ne pensent rien de tout ça ».

Dans la pratique, la campagne est assez artisanale : « Il n’y a pas de portail spécifique, pas de déclaration, pas de profession de foi », explique Yacine. « Ce que je fais, c’est que je vais voir les chefs de clinique et je leur dis pourquoi je me présente. Ca fonctionne beaucoup sur le réseau ».

Et Yacine entend bien faire entendre la voix spécifique des jeunes médecins : « Ce n’est pas parce qu’on est jeune et non titulaire qu’on ne doit pas s’intéresser aux perspectives médicales et aux projets stratégiques. On participe au moins autant que les médecins plus âgés au système de soins, et on y passe autant de temps, voire plus. Il n’y a pas de raison qu’on ne participe pas au projet global médical du GH ».

Bonne chance à Yacine, donc, et à bientôt pour rencontrer un autre candidat.

Source:

Adrien Renaud

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