« Avec QualiScope, les hôpitaux publics, privés, les CH, les CHU peuvent se situer, savoir ce qui fonctionne bien ou moins bien »

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La HAS a lancé un nouveau service de classement des établissements de santé. Avec QualiScope, médecins, patients, chacun peut s'informer sur le niveau de qualité d’un hôpital ou clinique. Emmanuelle Bara, directrice de la communication de la HAS nous explique les objectifs.

« Avec QualiScope, les hôpitaux publics, privés, les CH, les CHU peuvent se situer, savoir ce qui fonctionne bien ou moins bien »

What’s up doc : Pourquoi avoir voulu changer Scope Santé, qu’apporte QualiScope de plus ?

Emmanuelle Bara : La raison première de ce changement est matérielle. À la HAS, nous avons initié un nouveau dispositif de certification des établissements de santé, et pour des raisons techniques la plateforme Scope Santé ne pouvait pas accueillir la plateforme technique des résultats de la nouvelle certification. Comme de toute façon nous devions refondre Scope Santé nous en avons profité pour le retravailler plus globalement. Avec Scope Santé, nous n’avions pas beaucoup de vues et le site manquait d’ergonomie.

En quoi consiste la certification ?

Emmanuelle Bara : La HAS a pour mission de mesurer la qualité des établissements de santé publics et privés de toute la France afin de les améliorer. Nous les évaluons tous sur la qualité de leurs soins tous les quatre ans. C’est une obligation réglementaire.

Quel en est le but ?

Emmanuelle Bara : Le but est de mesurer quelque chose qui fait sens du point de vue de la qualité avec l’idée de l’améliorer. Les résultats des indicateurs sont destinés prioritairement aux établissements dans lesquels nous les mesurons. C’est un moyen pour n’importe quel hôpital public, privé, CH, CHU de se situer, et de savoir ce qui en termes de qualité fonctionne bien ou moins bien.

Cela permet de se situer par rapport à des établissements dans le même secteur, ou analogues dans toute la France. Nous transmettons d’abord les résultats à l’établissement de santé et à l’État. Ils sont ensuite visibles, sur la plateforme, du grand public. Nous voulons qu’ils soient compréhensibles et accessibles au commun des mortels.

Ces informations peuvent intéresser quelqu’un qui doit bientôt se faire hospitaliser, un proche à l’hôpital, ou encore un médecin qui souhaite adresser un patient à un établissement de soins. Le personnel hospitalier peut y trouver un intérêt. Ils ne savent pas forcément ce qui se passe au niveau de la gouvernance, ce que l’on mesure. Ils peuvent ainsi se situer. Quand les résultats sont bons, c’est extrêmement valorisant. Quand ils sont moins bons, cela permet de savoir pourquoi telle ou telle politique est appliquée.

Quels sont les critères qui permettent d’établir cette note ?

Emmanuelle Bara : Ce sont les critères d’améliorations de la qualité des soins au sein des établissements de santé liés à la politique de la HAS. Il y a par exemple un indicateur de satisfaction et d’expérience des patients pour toute personne hospitalisée en chirurgie ambulatoire, en chirurgie obstétrique et, bientôt, en SSR (soin de suite et de réadaptation).

Si vous êtes hospitalisé, dans les quinze jours qui suivent, vous recevez un questionnaire extrêmement précis sur votre vécu de l’expérience, ce qui vous a paru bien, et moins bien. Que ce soit à l’entrée en termes de prise en charge par les professionnels, de repas, de chambre, à la sortie, le niveau d’organisation...Tout ce questionnaire permet d’établir une note sur 100.

Pour le moment, il n’y a que quinze critères de satisfaction en termes de qualité et d’expérience. À la suite de l’évaluation l’établissement peut être certifié, certifié avec mention, certifié sous condition et enfin non certifié.  

Comment attribuez-vous la certification ?

Emmanuelle Bara : Le référentiel fixe quinze objectifs qui définissent ce que l’on attend aujourd’hui d’un hôpital en termes de qualité des soins. L’un des critères, par exemple, concerne le respect du patient. D’autres critères touchent à la gouvernance, la maîtrise des risques associés au soin.

Ces 15 objectifs sont eux-mêmes découpés en plusieurs critères, eux-mêmes découpé en de nombreux éléments d’évaluations. C’est sur cette base-là que, tous les 4 ans, des experts visiteurs, formés par la HAS, réalisent une visite d’audit qui évalue la capacité de l’établissement à remplir ces critères. Grâce à ces derniers, la commission de la HAS détermine le niveau de certification de l’établissement.

Que faites-vous dans le cas où l’établissement n’obtient pas sa certification ?

Emmanuelle Bara : Dans le cas d’établissements certifiés sous réserve, nous revenons dans les mois qui suivent, afin de vérifier qu’a été mis en place ce qu’il faut pour être certifié. Si la situation est vraiment préoccupante, on veut le revoir dans un bref délai. Le but du jeu n’est pas dans la sanction.  Nous agissons au cas par cas.

Comment voyez-vous QualiScope dans le futur ?

Emmanuelle Bara : Nous avons pour ambition que tout le monde puisse se servir de QualiScope, notamment les médecins généralistes. Souvent un médecin généraliste a son réseau, nous aimerions qu’il s’en serve pour avoir des éléments supplémentaires quand il conseille ses patients.

Dans le futur, nous imaginons QualiScope plus riche en données. Il sera à jour en janvier 2023. Nous aimerions par ailleurs qu’il ne soit pas uniquement diffusé sur le site de la HAS, mais aussi sur ceux des établissements de santé, des mutuelles, dans tous les lieux où les Français s’informent en termes de santé.

 

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